Histoires de vie, et de vies...
29 Juin 2017
"On devient vieux le jour où les regrets remplacent les rêves" Fred Astaire
Je vais vous faire une confession, je suis raide amoureuse de la musique de Michel Legrand depuis que je suis petite, très exactement depuis que j'ai découvert Les Demoiselles de Rochefort et ses mélodies bondissantes, euphorisantes, lumineuses. Juste derrière, arrivaient Peau d'Âne, son cake d'amour et ses décors baroques. En même temps, oui, en même temps, à la radio, j'entendais le jazzy et jubilatoire Quand on s'aime, et le déjà mythique Les moulins de mon cœur. Tout ça m'est resté chevillé au corps. Tout ça continue, des décennies plus tard, à me filer la chair de poule et des fourmis dans les pieds...
J'ai continué à aimer la musique de Michel Legrand même quand c'était ringard d'aimer ça, ou du moins de le dire. (((à ce moment, il était aussi d'usage de ricaner quand on disait Henri Salvador, jusqu'à ce que Benjamin Biolay et Keren Ann y mettent fin avec Jardin d'hiver)))
A moi, je vous le dis, hier comme aujourd'hui, peu me chaut! J'aimais, j'aime, j'aimerai Michel Legrand, ce créateur fantasque, ce puits sans fond de musique d'une inventivité folle qui a tout tenté, le jazz, la variété, la musique de concert, de scène, de ballet, le cinéma, avec le même génie. Cet éternel enthousiaste qui a le don de créer des thèmes qui vous parlent immédiatement au plus profond du cœur, vous savez, ça vous est forcément arrivé un jour, vous entendez un air pour la première fois, et vous vous rendez compte que vous le connaissez déjà, en tout cas c'est l'impression que vous en avez...
Evidemment, le Paladin est au fait de cet amour inconditionnel, alors vous imaginez bien que lorsqu'il a su que l'objet de mon adoration musicale faisait halte pour un concert en trio jazz dans notre campagne de bord de mer, hop, ça n'a pas traîné, aussitôt, sur-le-champ, immédiatement, IL A PRIS DEUX PLACES!!!! Je vous ai déjà dit, pas, que je l'aimais, mon Paladin à moi? Parce que là, à trois mètre de nous (un mec en fauteuil, ça présente certains avantages, voire même des avantages certains), assis à son Steinway, accompagné d'un bassiste et d'un batteur pas du tout, mais alors, pas du tout manchots, le Monsieur aux trois Oscars, cinq Grammy Awards, deux Palmes d'Or et autres Bafta et Golden Globe, a joué. J'ai bien dit joué. Au sens premier du terme. Il joue de la musique, certes, mais, surtout, il s'amuse, joue avec ses propres thèmes, les détricote, les tord, les détruit pour mieux les reconstruire, différents, imprévisibles, et pourtant tellement reconnaissables! Et ponctuant, cerise sur le gâteau, chaque accord final d'un rire de joie pure! C'est vous dire s'il a l'euphorie communicative! Une heure trente de bonheur avec un fringant octogénaire dont la jeunesse, à l'évidence, ne s'éteindra qu'avec la vie. Cet homme-la fait pleuvoir la félicité.
Bon, il faut que je vous dise, une question cruciale se pose au moment de conclure ce billet, la QUESTION DE L'ILLUSTRATION MUSICALE! Que faire, que choisir? Le cinéma chanté par Nougaro? Ray Charles chantant Love make the changes dans Cinq jours en juin? Shelby Flint et le Breezy's song du film de Clint Eastwood? Le bouleversant What are you doing the rest of your life par Sting, par Barbra, par Sharleen Spiteri, par Stacey Kent? Un été 42 par Stéphane Grappelli, ou The summer knows par Sinatra, ou Sarah Vaughan?La chanson des Jumelles? La chanson de Maxence? Ou cette pépite de tendresse, la petite chanson qu'on entend vers la fin de La poudre d'escampette? Ou encore celle-ci, ou celle-la...? C'est que ça va par plusieurs centaines, avec cet homme-la!
Finalement, je préfère vous laisser avec le génial enfant lui-même, l'amoureux, le romantique, le lyrique, et son Graal en chanson... Et pendant que vous y êtes, ne boudez pas votre plaisir, et un soir où vous ne savez pas quoi faire, allez-y, refaites-vous L'affaire Thomas Crown, attention, bijou!
Ma Lumineuse, c'est pour toi ;-) Ce garçon a décidément le chic pour nous enfoncer l'émotion plein cœur!
Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous...
"Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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