Histoires de vie, et de vies...
7 Décembre 2017
Je vous écris de ma campagne de bord de mer. Il ne fait pas très beau, il pleut, il vente. Rien que de normal, nous sommes à la veille de l'hiver, après tout.
Comme vous tous, vous toutes, ou presque, j'ai eu les yeux mouillés, ces derniers jours. Jean d'Ormesson, Johnny Hallyday. Le premier pour l'élégance légère à laquelle je tends depuis toujours, le second pour une partie de la bande son de ma vie. Car ils font partie de ma vie. Tous les deux. Opposés mais semblables, dans le désir qu'ils exprimaient. Le désir avant tout. L'envie de vivre, de tout vivre. Le bien, le beau, le mauvais, le triste, mais vivre, vivre, vivre légèrement, aussi légèrement que possible...
D'ici moins de trente-six heures, je vais chercher le Paladin et le ramener chez nous, dans notre campagne de bord de mer, après trois semaines d'absence. C'est du bonheur, même si je ne le dis pas trop. Je n'aime pas bien annoncer les bonheurs à venir. Mais il n'empêche, je suis heureuse.
Pour autant, je n'oublie pas qu'aux quatre coins du monde, des gens meurent en silence parce que personne ne s'occupe d'eux. Je n'ai pas honte d'être ici et de m'apprêter à retrouver l'homme que j'aime. J'ai un peu honte d'être heureuse quand tant d'autres sont malheureux.
Vous comprenez, le coucher de soleil sur la mer, l'aube sur le jardin, ça n'a pas beaucoup de mal à vous réconcilier avec le monde. Et pourtant, ailleurs, et pas forcément loin d'ici, le monde est épouvantablement laid. Des gens pleurent, des gens souffrent, des gens meurent. Des enfants, aussi.
Je suis une rêvasseuse. J'ai toujours beaucoup rêvassé. J'ai toujours constaté qu'en dépit de ce qu'en disait les autres, ce n'était pas une perte de temps. Ma rêvasserie m'a appris à ne pas avoir peur de la solitude, à transcender les douleurs, les chagrins, à m'ouvrir aux émotions, aux fantaisies. Elle m'a rendue curieuse de la nature humaine. Aujourd'hui, à l'heure où je vous écris ces lignes, je rêve de m'inscrire dans la ligne de Jean d'O et de Johnny, à mon tout petit niveau. Tenter, ne serait-ce qu'un tout petit peu, de faire oublier un peu des malheurs qui accablent tous les hommes, juste dire la gloire des matins, la douceur des soirs, la puissance de l'amour, dire inlassablement un monde radieux, et simple. Et sourire.
Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous...
"Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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