Histoires de vie, et de vies...
10 Août 2016
Je suis donc devenue sherpa, doublée d'une cariatide qui, du haut de son mètre soixante et ses quarante-huit kilos, jamais, jamais ne baissera les bras.
Comment je fais pour en être si sûre?
J'ai appris. J'ai grandi. J'ai découvert que j'avais en moi des capacités et des forces dont je ne soupçonnais pas l'existence, et que tous les défis peuvent être relevés. Et ce que j'ai envie de vous dire, aujourd'hui, c'est que devant chaque événement négatif de notre vie, il est primordial de se souvenir de cette capacité qui est la nôtre d'apprendre et de grandir.
Aujourd'hui je sais que l'urgence première est de se persuader que ce qui nous arrive de mauvais n'arrive pas à cause de nous. Le Paladin n'est pas responsable de sa Sep. Moi non plus. J'aurais aimé qu'on nous le dise, qu'on nous en persuade, quand nous étions dévastés, impuissants, fragiles, tellement fragiles. La maladie, le handicap ne sont pas une expiation, une fuite en avant (vers quoi d'ailleurs), une dérobade devant la vie (oui, ce sont des choses qui nous ont été dites). Elle nous est tombée dessus mais nous n'y sommes pour rien, il nous a fallu le découvrir seuls et nous en convaincre. Mais croyez-moi, quand on a intégré ça, on est (presque) prêt à surmonter le reste.
La deuxième urgence, c'est de savoir que la Sep ne va pas tout bousiller. Et ne surtout pas croire ceux qui vous disent que c'est inéluctable, qu'ils connaissent la fin, que vous finirez par abdiquer. En aucun cas la maladie ne vous empêchera d'apprécier tout ce que la vie recèle de beauté et de joie. A tout instant, on peut la mettre de côté; chaque fois qu'on sourit, qu'on se concentre sur autre chose, qu'on s'intéresse à autre chose, ensemble ou séparément. On n'est pas obligé de se laisser aspirer vers le bas.
Enfin, il faut se dire, et s'y tenir, que la maladie-perte-souffrance est là, certes, mais pour ce qui est de la tristesse, de l'angoisse, il ne tient qu'à nous de ne pas les laisser nous envahir, nous polluer. Evidemment, le temps de l'insouciance ne reviendra plus. Evidemment, il y a des choses, des situations sur lesquelles on fait une croix. Mais commence le temps de la conscience. Car quand on vit en ayant conscience que chaque jour qui passe est précieux, unique, irremplaçable, quand on se focalise plus sur le bon que sur le mauvais, quand on a compris que le bonheur est dans la plus petite chose au moment où elle passe, quand on sait qu'il faut avant tout compter sur soi-même, quand on a appris à se connaître en profondeur et qu'on se découvre plutôt bien sympathique, on change de regard. On change de vie. Et j'ai un goût absolu pour la vie. Le Paladin aussi.
Je pense à tous les êtres qui sont frappés par l'adversité, quelle qu'elle soit, qui me sont proches, ceux que je croise au détour des réseaux sociaux ou sur des blogs, et je veux leur dire que quoiqu'il survienne de tragique dans une vie, on porte en soi tout ce dont on a besoin pour tout surmonter. Absolument tout.
Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous...
"Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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