Ce soir, nous sommes septembre...

Septembre... C'est la tombée d'un jour parfait, comme il s'en écoule depuis quelques semaines ici, une suite de jours immobiles, idéalement pareils l'un à l'autre, des jours chauds, un peu lents, comme si la saison était restée mollement suspendue en son plus doux moment...

Et si, au petit matin, le jardin noyé de brume sent déjà l'automne, très vite, le soleil verse sa lumière jaune et verticale du haut d'un ciel pur qui fait la mer bleue ...

Les enfants jouent dehors longtemps, le linge sèche au vent... La nuit va monter doucement, par vagues bleutées, les étoiles vont apparaître, une à une... Bien sûr, on sait bien que ça ne va pas durer, que c'est une parenthèse, on a vu dans le ciel les nuages en "queue de chat" s'étirer en rubans laiteux... On sait que demain, ou après-demain, la pluie va remplir la fenêtre, drue, froide, monotone, poissée de sel...

Mais ce soir, ce soir est parfait; ce soir, Paladin et Baladine goûtent chaque seconde comme un vin rare, oublieux du monde qui rugit, là-bas, tout près. Ce soir, c'est tout simple, c'est paradis, un joli moment de bonheur. Ce soir, c'est septembre, un septembre particulièrement doux... 

C'est paisible, c'est chaud, précieux, c'est tendre, c'est joyeux, amoureux, c'est banal, et c'est formidable... 

NB Merci à Claude Sautet et à Philippe Sarde pour le titre de cet article (tiré de "La chanson d'Hélène", chanson générique du film "Les choses de la vie")