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Histoires de vie, et de vies...

Entre bleu, gris, mauve

Entre bleu, gris, mauve

Février est parti en une soirée douce, douce et mauve, pleine de sensations infimes et infiniment précieuses. Ces sensations émotions qu'il est bon, vraiment, de prendre le temps de goûter quand elles se présentent, d'autant ce n'est pas une question de fortune. Et nous ne faisions de mal à personne en nous sentant si bien, ensemble. 

Mais ce monde malade souffre tellement fort qu'on n'échappe jamais totalement à sa rumeur, et c'est tant mieux, aussi. Et j'espère vraiment ne jamais lâcher prise, échapper à la curiosité, au regard posé sur la cruauté du monde. Sur sa fragilité, aussi, surtout. Parce qu'il me semble que c'est là que tout se joue, dans les fragilités du monde.

Continuer, toujours, à essayer d'y faire quelque chose. Essayer d'être dans sa vie. Vraiment. Parmi les autres. Penser aux autres. Tous les autres. Ne pas finir individualiste, de cet individualisme forcené qui en barricade tant dans de toutes petites certitudes bien étroites, bien bornées. Mal bornées. Et son pendant, tout aussi malsain, le communautarisme. Celui qui vous enferme une fois pour toutes dans une identité prédéfinie, sexe, couleur, religion, culture, du moment que ça oppose un dominant et un dominé, deux antagonistes qui préfèrent l'anéantissement de l'autre à la défense argumentée de convictions ouvertes.

Tout ça est stupide, je crois, et nous éloigne de ce qui compte, l'important. Ce qui compte, au fond, c'est tout simple, c'est la fraternité, la chaleur humaine, être un maillon de la chaîne, un petit bout d'humanité. C'est ce que j'aime, ce que je me sens être. Une humaine parmi les humains.

J'écoute Volodymyr Zelensky nous expliquer que cette guerre, si nous n'en avions pas encore, pas assez conscience, est aussi la nôtre. La haine de Poutine et des poutinolâtres, de Le Pen à Zemmour en passant par Mélenchon, c'est celle de la liberté de conscience, la liberté de penser, de dire, de débattre, discuter, qui est celle des démocraties occidentales, n'en déplaise aux minables petites personnes qui osent encore clamer ici, chez nous, qu'ils vivent en dictature, parce qu'ils refusent de jouer le jeu du contrat social, alors même qu'ils en profitent chaque jour.

J'écoute les Afghanes raconter leur calvaire de femmes enterrées vives. Les Iraniennes se battre pour ne plus être obligées de porter le voile (#LetUsTalk) quand ici des petites filles gâtées se soumettent, sous prétexte de liberté, à des règles de pudeur religieuse sexistes. 

Je n'oublie pas la détresse des Yéménites. Le calvaire des Ouïghours. De toutes les populations dévastées.

Ici pour qui s'intéresse et souhaite agir à sa mesure (clic)

Je me souviens que mon pays s'est fondé sur les valeurs de la France des Lumières, une France universaliste, humaniste et laïque. Elle n'est pas parfaite, loin de là. Mais on y a le droit de n'être esclave ni de son sexe, ni de sa religion, ni de sa couleur, ni de sa culture. Elle est à notre image, elle est ce que nous en faisons. Elle cherche des voies. C'est parce qu'elle est parfois faible qu'elle peut être forte. Savoir qu'on est vulnérable permet d'aller puiser de la force au profond de soi. Les Ukrainiens nous le démontrent chaque jour. Respect. Solidarité. 

Au fil des années, ce que j'ai appris, c'est que faire en sorte d'éprouver un brin de sympathie pour soi-même, ça permet d'en avoir davantage pour les autres. Et d'avoir de l'espoir pour agir, chercher, et parfois, trouver.

Il est impératif de nous aimer, nous aimer d'un amour qui ne dit pas son nom mais qui dit tous les noms, les uns après les autres. Des noms de femmes, d'hommes, d'êtres humains de tous sexes, de tous âges, de toutes couleurs, de toutes différences, des noms sans étiquettes, des noms d'individus qui partagent simplement une même vision affective du monde. Des individus totalement différents les uns des autres et qui, pour une fois, ne s'entre-dévoreront pas. Ça commence ici. Maintenant. 

Entre bleu, gris, mauve
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À propos
La Baladine

Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous... "Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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E
Une fois de plus, très bel article ... parmi ceux déjà lus, je re-prends ce temps précieux de vous lire et relire, bonne soirée, à bientôt
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A
Seul l'amour profond des hommes est salvateur. Cela ne dépend de personne d'autre que de chacun de nous. Aller le chercher au fond de soi, « le véritable » et non pas le sentimentalisme ou la guimauve amoureuse qui ne sont que des ersatz, demande un surcroît d'effort, celui notamment d'aller bien au-delà du réactif des événements. Un travail incessant, à l'instar de la tâche éternelle de Sisyphe qu'il faut envisager heureux dit quelqu'un.<br /> Un combat en quelque sorte. Celui qui est le tien et que d'autres partagent.<br /> <br /> Atteindrons-nous ce sommet ? (Où cette profondeur). Jésus (rappelons en passant qu'il n'a JAMAIS fondé AUCUNE religion… c'est un empereur romain dictateur qui l'a inventée, d'où l'échec d'une institution en tant qu'hégémonie, mais c'est un autre sujet), donc, Jésus disais-je, évoque l'amour des ennemis. Difficile à entendre tant qu'on n'a pas fait la connaissance en soi de cet amour des profondeurs immenses où l'on rejoint l'humanité de tous les temps.<br /> Évidemment, il n'est pas interdit de condamner des actes horribles. Mais pas la personne qui les commet, ni à notre tour l'éliminer, sinon on laisse entrer en soi de l'inhumanité. Si un seul humain n'est pas considéré comme tel, mais comme une bête immonde, alors nous sommes définitivement perdus. C'est pour ça que ce propos datant de plus de 2000 ans est fondamental.<br /> Alors, c'est absolument certain, c'est un combat TOTALEMENT immense et éternel…<br /> C'est aussi pour cela que nous sommes passionnément des Vivants qui aimons et chérissons la Vie.<br /> <br /> Merci pour ce billet qui ramène aux fondements de l'essentiel. Et auquel je me permets d'ajouter ma touche personnelle.
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L
Voui... Mais là, tu vois, je regarde tout ce qui se passe depuis que Poutine a pris les manettes. Je regarde les multiples exemples de barbarie dont l'Histoire est jalonnée. Et j'ai bien du mal à ne pas condamner leurs auteurs. <br /> Pas les manipulés qui leur servent d'armée, pas les populations embrigadées, surtout pas, non, mais les auteurs. les Mao Tsé-Toung, Pol Pot, Tito, Hitler, Saddam Hussein et autre Gengis Khan qui ne valaient pas mieux, mais pas pire qu'un Kim Jong-Un, qu'un Bachar al-Assad, qu'un Loubachenko et j'en passe et des pires dont quelques dirigeants africains et ce piquousé de Poutine.<br /> <br /> Mais merci du fond du cœur pour ce beau message d'amour universel 💙💛
T
Entre bleus (à l'âme), gris (sourires) et mauve (nuit), ta baLLade, c'est de la guimauve !<br /> Marki, l'amie ❤
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L
Ben dis donc, voilà qui me change des rugosités que d'aucuns me reprochent!<br /> J'essaie de faire taire les brisejoie, briserire, brisamour, brisevie j'en passe et des pires qui nous abiment la vie, entravés qu'ils sont par leur cuirasse blindée qui les protègent de la tendresse.<br /> 💙
D
Coucou. Je me faisais cette réflexion il n'y a pas longtemps quand j'observais le monde professionnel dans lequel j'évolue: une hiérarchie dysfonctionnelle à souhait, des égos surdimensionnés, des luttes de pouvoir, des faux-culs, des mensonges, de la manipulation. Le tableau n'est pas reluisant. Alors quand j'observe avec tristesse ce qui se passe tout près de moi, je ne peux que me dire que ce qui se passe ailleurs est tout simplement puissance 10. Alors pour croire à l'Amour, avec un grand A, il faut vraiment y croire. Alors j'espère et veux encore y croire, même si c'est de plus en plus difficile. Bises alpines.
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L
Hello l'Alpine! Il est vrai que dans ce monde on a souvent l'impression de célébrer une espèce de culte du malheur. Il y a comme une fascination, une rapidité des humains à se jeter dedans, à grands coups de compétitions, de trahisons, d'ambitions effrénées, bref tout ce que tu vis au jour le jour. Et puis un jour, à force d'être à la mode, arrive le fin du fin, la guerre. Et je ne connais rien d'aussi désespérément laid, d'aussi désespérément con.<br /> Cocteau écrivait "Le bonheur exige du talent. Le malheur pas. On se laisse aller. On s'enfonce. C'est pourquoi le malheur plaît et le bonheur effraye la foule." C'est peut-être une clé. Le bonheur demande plus d'invention que le malheur. Et on ne peut pas le construire sur la douleur des autres, parce que dans un monde laid on n'est pas heureux, on se débrouille, juste, on fait ce qu'on peut. C'est pour ça, aussi, surtout, qu'il faut y croire, et agir dans ce sens, autant que faire se peut. Je sais que c'est ce que tu fais.<br /> Bises marines<br /> <br /> (et je me suis réabonnée pour la XXXXième fois)
N
Sagesse, intelligence et réflexions saines, chez toi, comme toujours. Avec une belle écriture pour illustrer le propos. Merci, une fois de plus.<br /> Et je souris avec mon image qui rejoint un peu la tienne.<br /> Tendresse.
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L
Tu as raison, et ceux qui lui trouvent encore des excuses ici sont impardonnables. Et j'en profite pour corriger mon appellation précédente de la capitale ukrainienne, Kyiv et non Kiev. Par respect pour le peuple ukrainien, sa langue, sa culture.<br /> Merci pour ce dialogue ininterrompu ♥
N
Ce type, c''est la fourberie et le mensonge incarnés ; on ne peut rien croire de ce qu'il dit ou fait semblant de montrer. Et il est d'une dangerosité extrême.
L
C'est joli. Et tragique. On m'a parlé d'une dynastie médiévale, aussi des champs de blé, et du ciel, bien sûr... Ce qui est certain, c'est que contrairement à ce que prétend l'ignoble Poutine, parole d'historiens, l'Ukraine est une vraie nation qui a mille ans d'histoire, et Kiev était déjà une ville majeure quand Moscou n'était qu'un village.
N
Leur drapeau, ce sont les couleurs du ciel et du sable. Sous les blindés la plage.
L
Il est si émouvant ton cœur écarlate, un peu froissé, sur fond des couleurs ukrainiennes. J'ai pioché la mienne, d'image, sur le net, bien sûr. C'est fou comme ces couleurs sont devenues symbole de solidarité et de volonté de paix. <br /> Merci pour tes mots.<br /> Tendresse en retour.
C
je partage entièrement ton propos, souvent je me remets en question à savoir quel sens donner à l'humanité qui ne devrait pas avoir de frontière, l'universel étant le combat de la liberté qui rend digne ...loin des égoïsmes individualistes qui se font jour maintenant, comme le disait Nietzsche c'est dans le chao que peuvent naître les solutions ...l'Ukraine nous fait réfléchir ... de tout coeur avec eux ...<br /> amitié .
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L
L'universalisme est une valeur qui me tient à cœur, aussi. Bien sûr il existe factuellement des différences de statut de tout ordre, bien sûr on peut se sentir appartenir à un groupe, quel qu'il soit, à une nation, bien sûr on peut croire en une religion quelconque, mais il faut d'urgence viser plus grand, dépasser son sentiment individuel pour agir pour le bien commun, dans le cadre de la citoyenneté. On ne peut pas définir une société en fonction des différences ou des croyances de chacun. C'est là toute la vérité, l'essence même de l'universalisme.<br /> Merci à toi.<br /> Amitié solidaire