Histoires de vie, et de vies...
1 Mars 2022
Février est parti en une soirée douce, douce et mauve, pleine de sensations infimes et infiniment précieuses. Ces sensations émotions qu'il est bon, vraiment, de prendre le temps de goûter quand elles se présentent, d'autant ce n'est pas une question de fortune. Et nous ne faisions de mal à personne en nous sentant si bien, ensemble.
Mais ce monde malade souffre tellement fort qu'on n'échappe jamais totalement à sa rumeur, et c'est tant mieux, aussi. Et j'espère vraiment ne jamais lâcher prise, échapper à la curiosité, au regard posé sur la cruauté du monde. Sur sa fragilité, aussi, surtout. Parce qu'il me semble que c'est là que tout se joue, dans les fragilités du monde.
Continuer, toujours, à essayer d'y faire quelque chose. Essayer d'être dans sa vie. Vraiment. Parmi les autres. Penser aux autres. Tous les autres. Ne pas finir individualiste, de cet individualisme forcené qui en barricade tant dans de toutes petites certitudes bien étroites, bien bornées. Mal bornées. Et son pendant, tout aussi malsain, le communautarisme. Celui qui vous enferme une fois pour toutes dans une identité prédéfinie, sexe, couleur, religion, culture, du moment que ça oppose un dominant et un dominé, deux antagonistes qui préfèrent l'anéantissement de l'autre à la défense argumentée de convictions ouvertes.
Tout ça est stupide, je crois, et nous éloigne de ce qui compte, l'important. Ce qui compte, au fond, c'est tout simple, c'est la fraternité, la chaleur humaine, être un maillon de la chaîne, un petit bout d'humanité. C'est ce que j'aime, ce que je me sens être. Une humaine parmi les humains.
J'écoute Volodymyr Zelensky nous expliquer que cette guerre, si nous n'en avions pas encore, pas assez conscience, est aussi la nôtre. La haine de Poutine et des poutinolâtres, de Le Pen à Zemmour en passant par Mélenchon, c'est celle de la liberté de conscience, la liberté de penser, de dire, de débattre, discuter, qui est celle des démocraties occidentales, n'en déplaise aux minables petites personnes qui osent encore clamer ici, chez nous, qu'ils vivent en dictature, parce qu'ils refusent de jouer le jeu du contrat social, alors même qu'ils en profitent chaque jour.
J'écoute les Afghanes raconter leur calvaire de femmes enterrées vives. Les Iraniennes se battre pour ne plus être obligées de porter le voile (#LetUsTalk) quand ici des petites filles gâtées se soumettent, sous prétexte de liberté, à des règles de pudeur religieuse sexistes.
Je n'oublie pas la détresse des Yéménites. Le calvaire des Ouïghours. De toutes les populations dévastées.
Ici pour qui s'intéresse et souhaite agir à sa mesure (clic)
Je me souviens que mon pays s'est fondé sur les valeurs de la France des Lumières, une France universaliste, humaniste et laïque. Elle n'est pas parfaite, loin de là. Mais on y a le droit de n'être esclave ni de son sexe, ni de sa religion, ni de sa couleur, ni de sa culture. Elle est à notre image, elle est ce que nous en faisons. Elle cherche des voies. C'est parce qu'elle est parfois faible qu'elle peut être forte. Savoir qu'on est vulnérable permet d'aller puiser de la force au profond de soi. Les Ukrainiens nous le démontrent chaque jour. Respect. Solidarité.
Au fil des années, ce que j'ai appris, c'est que faire en sorte d'éprouver un brin de sympathie pour soi-même, ça permet d'en avoir davantage pour les autres. Et d'avoir de l'espoir pour agir, chercher, et parfois, trouver.
Il est impératif de nous aimer, nous aimer d'un amour qui ne dit pas son nom mais qui dit tous les noms, les uns après les autres. Des noms de femmes, d'hommes, d'êtres humains de tous sexes, de tous âges, de toutes couleurs, de toutes différences, des noms sans étiquettes, des noms d'individus qui partagent simplement une même vision affective du monde. Des individus totalement différents les uns des autres et qui, pour une fois, ne s'entre-dévoreront pas. Ça commence ici. Maintenant.
Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous...
"Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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