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Histoires de vie, et de vies...

Ainsi soit-elle*

Elle est elle. Toujours. Totalement elle-même, totalement intègre. Consciencieuse. Persévérante. Elle est femme, absolument. Elle est féministe. Et, je suis navrée de vous le dire, elle commence à être fatiguée de répéter des notions qui lui semblent pourtant aller de soi. Alors, cette fois encore, c'est dans sa détermination qu'elle va puiser sa force.  Elle n'a pas choisi, c'est une chose qui est venue à elle, et qui s'est imposée. Parce qu'elle sait la réalité de la vie des femmes. Elle en sait les périls. Elle les sait plus exposées, moins défendues, alors même que, elle ne le sait que trop, elles ne sont pas plus vulnérables par nature, mais par culture. Elle sait qu'aujourd'hui encore, il leur faut se battre pour investir le territoire, pour récupérer leur parole. Elle sait à quel point les femmes doivent rester vigilantes. C'est ainsi qu'elle, la réservée, la discrète, est devenue non pas militante, mais le contraire d'une silencieuse. 

Ainsi soit-elle*

Cela ne signifie pas pour autant qu'elle a un problème avec les hommes. Du tout. Son problème, c'est le patriarcat, a.k.a le système culturel établi depuis la nuit des temps qui veut qu'un homme vaut plus qu'une femme. Elle pense d'ailleurs que c'est aussi un problème pour nombre d'hommes. Quid? Mais si, vous savez bien, un mec c'est viril, c'est épaulé, c'est protecteur, ça ne pleure pas, c'est stoïque, c'est puissant, ça devient papa mais ça n'élève pas les enfants... Des injonctions en veux-tu en voilà. Oui? Non? Entre nous, ceux qui en souffrent auraient tout intérêt à s'allier aux féministes qui s'attaquent, entre autres,  à la déconstruction des rôles de genres, elle dit ça... Elle dit que son féminisme consiste aussi à défendre les droits des pères, soutenir les droits des homosexuel·le·s, chercher des pistes pour une virilité différente de celle du macho des années 50, qui, soit dit en passant, n'avait pas l'air si facile à incarner que ça. Voyez Don Draper, où ça l'a mené. Elle dit ça...

Le patriarcat, c'est la culture de la différence via la hiérarchie. L'homme en haut, la femme en bas. L'homme puissant, conquérant, la femme douce, fragile. Une culture de la différence qui passe obligatoirement par la supériorité de l'un sur l'autre.  Qu'on l'appelle machisme, sexisme, ça revient au même. Ce sont toujours les mêmes qu'on étouffe. Benoîte Groult l'avait dit, "le féminisme n'a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours". Le machisme, alias le sexisme, qui, elle tient à être claire sur le sujet, consiste à faire en sorte que beaucoup d'hommes se sentent autorisés à mettre la main aux fesses des femmes, et que bien des gens estiment qu'au fond, elles sont nombreuses, les femmes, à ne demander que ça... (non, elle n'a pas dit tous les hommes, non).

Elle, elle voudrait que les hommes soient hommes de la manière qui leur plaît,  dans le plus grand respect de tous les individus, quelque soit leur sexe et quelque soit leur sexualité. Elle dit aussi que si une femme peut être élégante en enfilant un smoking, il n'y a aucune raison pour qu'un homme se déprécie à enfiler une jupe, du moment que ça lui plait, à lui... De quel droit porterait-elle un jugement sur un homme qui cherche à s'émanciper des stéréotypes qui lui sont imposés depuis toujours? Franchement...

A celles qui opposent leur désir de rester à la maison, de s'occuper des enfants et du reste, elle répond qu'elles sont libres de leur choix, mais qu'à son avis, ça ne peut pas leur nuire qu'il soit illégal et criminel de leur taper dessus; qu'on peut défendre le droit à l'avortement sans jamais y avoir eu recours soi-même. On n'est juste pas obligée de ne penser qu'à soi... On peut même souhaiter le meilleur pour les autres.

A ceuzécelles qui prétendent que l'égalité en tout reviendra à être tous et toutes identiques et que ça manquera de sel, elle répond qu'égalité et identité diffèrent. C'est tout. C'est bien.

Elle voudrait juste que l'égalité soit réelle partout, vivre en paix, et pouvoir  passer enfin à autre chose.

Elle ne blâme pas pour autant les extrêmistes. Elle sait que celles qui sont acerbes, amères, excessives, ont pour la plupart d'entre elles un passé chargé, et elle ne voit pas au nom de quoi elle pourrait les en blâmer.

 

Reste l'écriture. Le fameux "le masculin l'emporte toujours sur le féminin" qu'on nous visse dans la tête dès la primaire. Hautement symbolique. Certes, appliquer l'accord de proximité (qui valait jusqu'au XVIIème siècle, Racine en est témoin, Ronsard aussi) n'est ni compliqué ni astreignant. Et si ça vous chiffonne d'écrire "le tabouret et la chaise sont blanches", écrivez donc "la chaise et le tabouret sont blancs". C'est tout bête. Le point médian, elle trouve qu'il colle parfaitement avec tout ce qui relève de l'administratif. Et inutile de s'affoler, on ne va pas réécrire Racine. Ni Ronsard. Ni Stendhal, ni Hugo, qui, soit dit en passant, parlaient d'égalité nécessaire... Quant à la féminisation des professions, ça va tellement de soi qu'elle ne conçoit pas qu'on puisse encore en être à en débattre. Il parait que l'Académie avance...

Voilà. Elle est femme, et féministe. Elle se prend des volées de bois vert et des torrents de boue, peu lui importe. On lui enjoint de se calmer, de rester aimable, subtile rhétorique qui la renvoie au stéréotype femme/hystérique/victime de ses émotions. Elle s'en fout. Elle trouve que dire humains, humaines, plutôt qu'homme quand on veut parler d'humanité, c'est juste sensé. Elle ne se bat  pas pour un sexe contre l'autre, mais pour l'égalité des individus. Elle n'a pas de revanche à prendre. Pour elle tout va bien. Elle pense aux autres. Partout.

Son féminisme a l'élégance de ne mépriser personne.  

"On a longtemps pris la parole de l'homme pour la vérité universelle et la plus haute expression de l'intelligence, comme l'organe viril constituait la plus noble expression de la sexualité. Il faut que les femmes crient aujourd'hui. Et que les autres femmes - et les hommes- aient envie d'entendre ce cri. Qui n'est pas un cri de haine,  à peine un cri de colère, car alors il devrait se retourner contre elles-mêmes. Mais un cri de vie.  Il faut enfin guérir d'être femme. Non pas d'être née femme, mais d'avoir été élevée femme dans un univers d'hommes, d'avoir vécu chaque étape et chaque acte de notre vie avec les yeux des hommes et les critères des hommes. Et ce n'est pas en continuant à écouter ce qu'ils disent, eux, en notre nom ou pour notre bien, que nous pourrons guérir."   Benoîte Groult, 1975                                           

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À propos
La Baladine

Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous... "Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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L
Pour vivre en bonne intelligence, il faudrait toujours avoir l'élégance de ne mépriser personne. Mais en sommes-nous vraiment capables?
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L
Et si ton idée est d'étendre à tous les opprimés, je te dirai qu'être féministe, c'est par définition humaniste. Les femmes représentent la moitié de l'humanité, et partout dans le monde, elles sont les premières victimes de la violence, de la misère, de l'absence d'éducation et de culture, dès le berceau.<br /> Donc, racisme, homophobie etc, tout s'inclut d'évidence. :-)
L
Tu m'en vois navrée, mais il y a des êtres, indifféremment de leur genre, dont la méchanceté, la bêtise ou la malveillance, voire les trois à la fois, font que non, je suis incapable de leur accorder un soupçon d'estime. Je n'ai jamais prétendu être parfaite, encore moins être une sainte. :-)
L
Évidemment, mais pourquoi ne pas l'étendre au reste ? Autant être cohérent jusqu'au bout.
L
C'est au féminisme dont je me réclame que je faisais référence, qui ne méprise aucun être humain de par son sexe, son genre ou sa situation. <br /> En tant qu'individu, il y a évidemment des gens pour qui je n'ai aucune estime. Mais j'avoue qu'aujourd'hui, elles et ils m'inspirent plus d'indifférence que de mépris.
M
Tous les jours même par nos proches nous sommes dans une catégorie mal traitée, c'est ainsi, on le sait et pourtant on ne peut pas se fâcher sans arrêt... Ils ne s'en rendent même pas compte et cela ne les grandit pas !<br /> Je m'en fiche des formes féminines ou pas dans l'écriture même si c'est juste, mais on n'a pas envie de réclamer tout le temps un peu de justice et de reconnaissance, on s'affaiblit en se débattant, en clamant ses manques, restons fortes, soyons au dessus de cela, fermement et parfois le silence est plus efficace que les récriminations semble-t-il !<br /> Restons "aimables, subtiles, rhétoriques" sauf quand ça va trop loin mais manier l'humour peut être très efficace...!<br /> J'aime ce qu'écrit Benoîte Groult mais je n'ai pas besoin de guérir d'être femme, j'en suis fière !<br /> Très bon ton article La Baladine, merci<br /> Bon dimanche
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L
Benoîte voulait juste dire "guérir d'être femme" sous la domination masculine. Elle voulait l'égalité, dont, il faut bien l'avouer, nous sommes encore loin, et dans certains endroits de la planète plus loin encore qu'ici.<br /> J'aimerais bien me taire, tu sais, passer à autre chose, franchement ce n'est pas le type de discours ou de billet qui m'éclate... <br /> <br /> Et quand je vois ceci : http://primed.tv/syrie-cri-etouffe/<br /> <br /> je sais que je ne suis pas à la veille de me taire, malheureusement
C
Oui. Et tu fais bien de souligner que les hommes sont aussi les victimes de cette culture de la "virilité" qui leur impose un rôle que peu, finalement, ont envie de jouer.<br /> Un jour viendra où il n'y aura plus ni féministes mais machistes, mais un monde d'humains; tout simplement.
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L
L'avenir puisse te donner raison! Dans quelques siècles, sans doute.<br /> :-)
P
Je ne sais pas si j'ai rencontré des féministes extrémistes. J'en ai rencontré des passionnées, et des professionnelles. Dont c'était le job, je dirais, de cent fois revenir sur le métier. Féministes et militantes dans les années soixante, souvent, elles ont fini par se faire connaître, par acquérir de la visibilité, et le féminisme est aussi parfois leur fonds de commerce, en fonction de ce qu'elles défendent - le militantisme féministe est large, très large et englobe toutes sortes de domaines.<br /> <br /> Elevée et éduquée par des femmes féministes, ou du moins, influencée par elles, j'ai beaucoup critiqué les comportements machistes (que l'on n'appelait pas comme cela à cette époque), (je généralisais "les mecs" o;) mais quand j'ai perçu leur poids dans le monde professionnel, alors, j'ai beaucoup plus parlé de mes positions féministes, qui, jusque là, m'avaient paru aller de soi - comme d'autres valeurs. <br /> <br /> Quand je suis passée à une vitesse supérieure, je me suis attachée plus spécifiquement à la lutte contre la violence faite aux femmes, et à la reconnaissance des femmes dans les milieux artistiques et littéraires. Et politiques aussi (cela n'allait pas toujours de soi, même dans des partis progressistes). <br /> <br /> Et parfois, j'ai redressé quelques généralités qui me paraissaient abusives - mais ça, c'était dans la conversation courante. En réalité, les femmes militent depuis longtemps, ou elles s'expriment... <br /> <br /> Pour le reste, ce qu'on pense des hommes, je crois que c'est personnel à chacune. Et je ne sais pas si le machisme joue un tellement grand rôle là-dedans, parfois oui, parfois non. Et après tout, c'est difficile de dire "les hommes", car cela pourrait englober des hommes charmants... <br /> <br /> Et pour finir, je pense aux femmes qui n'aiment pas leurs semblables... Cela ne se voit pas toujours, mais cela se sent. Faut-il en imputer la responsabilité à l'éducation? A un système (patriarcal)? Bref, le sujet est inépuisable car je pourrais poser encore bien d'autres questions (comme une manière de relancer certains débats...
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L
Merci pour ce commentaire concerné et le récit circonstancié de ton parcours, chère Pivoine. <br /> Je plussoie :-)<br /> Quant au dernier paragraphe, il y aurait certes matière à intense réflexion. Chacune a son parcours, son vécu particulier... Les choses restent globalement difficiles pour les femmes; celles qui sont à la maison sont totalement dévalorisées, et celles qui travaillent en ayant des enfants sont fortement pénalisées. Le foyer est encore aujourd'hui considéré comme domaine féminin (travail à l'extérieur ou pas), et tout ce qui y a trait est discrédité d'emblée. Même souci quant au fait d'avoir des enfants ou non. Le regard de la société pèse lourd. D'où l'aigreur, le ressentiment de certaines vis-à-vis d'autres dont elles ont l'impression qu'elles "trahissent" leur sexe en adoptant une vie sociale valorisante, car... masculine! On n'en sort pas. Il faut, je pense, que les femmes s'affranchissent du regard qu'on pose sur elles. On n'est pas moins femme qu'on ait 4 enfants ou 1 ou pas, on n'est pas moins femme qu'on bosse ou pas, qu'on privilégie telle situation ou telle autre. On est femme chacune à sa façon. Simplement différente, unique. De même pour les hommes. On n'est pas moins homme qu'on soit balèze ou pas etc. <br /> Bise amicale
M
Merci pour ce billet si plein de justesse et de vérité! Et merci aux femmes comme Benoîte Groult d'avoir existé!
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L
Bienvenue dans cet espace, Manou, un espace profondément et paisiblement égalitariste :-)
P
Femme, Homme<br /> Homme, femme<br /> <br /> L'homme passe en premier<br /> ouvre la porte, et s'éfface<br /> pour laisser la femme entrer la première<br /> <br /> Si différents et pourtant si complémentaires<br /> <br /> Au même titre<br /> que chaque grain de sable <br /> de cette plage d'océan*<br /> Nous faisons tous partie de ce même univers<br /> ni plus, ni moins<br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=qbphJHiAfdU<br /> <br /> *http://parler-en-silence.eklablog.com/comme-un-grain-de-sable-a132654668
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L
Dans cet hebdo qui sort absolument de l'ordinaire qu'est "Le 1", j'ai trouvé ceci, je ne résiste pas au plaisir de le partager avec toi:<br /> <br /> "Et si l'âme était hermaphrodite? Alors l'imagination de l'homme aurait un visage féminin. Et celle de la femme son réciproque[...] un cliché, donc, que revivifie Ludovic Janvier, poète à fleur de peau, en quête de l'étranger en soi et en l'autre."<br /> <br /> "Une dormeuse est logée dans mes veines<br /> je ne peux pas la fuir en me cachant<br /> ni l'apaiser bien sûr en me couchant<br /> car c'est là surtout que je vois mes peines<br /> <br /> C'est mon allongée c'est ma paresseuse<br /> ne comptez pas sur le Prince Charmant<br /> vous me trouveriez Belle au bois dormant<br /> rêveur pourrait bien s'éveiller rêveuse<br /> <br /> En me touchant moi c'est elle qu'on touche<br /> Echo tient Narcisse et Narcisse Echo<br /> si je rêve juste et je chante faux<br /> c'est que sa voix nue passe par ma bouche<br /> <br /> Je suis comme une eau je suis comme une elle<br /> elle me frissonne à tout bout de champ<br /> ou c'est ma sirène et je bois son chant<br /> alors c'est Ulysse en moi qu'elle appelle"<br /> <br /> Extrait de "Sa dormeuse" dans "La mer à boire" de Ludovic Janvier, 1987<br />
A
Ton texte expose très bien la situation de la condition féminine, autant aujourd'hui que par le passé. Il a aussi le mérite d'être nuancé. D'une certaine manière le commenter me semblerait superfétatoire, tant il est juste et clair.<br /> Dans mon précédent commentaire à l’emporte-pièce, tu t'interroges sur mon expression « pas simple ? ». Si le problème était simple, je suppose que depuis longtemps on aurait trouvé une solution… c'est en ce sens que j'estime que ce n'est pas simple.<br /> Au-delà des discours et des prises de position, peut-être convient-il de s'interroger personnellement, que l'on soit femme ou homme, sur l'impact personnel que ces inégalités évidentes procurent en nous.<br /> c'est pourquoi j’évoque un élément personnel :<br /> — Dans mon éducation d'enfance, le racisme tout comme l'inégalité homme/femme « n'entraient pas à la maison ». Je n'ai jamais entendu dans la bouche de mon père de propos dévalorisants de la femme, au contraire. Ma mère travaillait à ses côtés et, si j'ai souffert de son absence de présence auprès de moi en raison de ce travail, j'ai toujours eu une certaine admiration pour cette mère qui dirigeait une entreprise, dans les années 1950.<br /> C'est juste après la naissance de ma deuxième fille, que mon père, au demeurant très heureux d'être de nouveau grand-père, eut ces mots à mon égard : — j'espère que maintenant tu vas me faire un garçon ! - Je fus profondément surpris de ces propos et je me dis alors que les choses vraiment n'étaient pas toutes simples…<br /> Dans ma vie de Zhandi, j’ai côtoyé beaucoup de femmes du milieu médical et paramédical. (des femmes médecins jusqu'aux aides-soignantes…). Dans ma vie professionnelle il en fut de même, les circonstances ont été ainsi. Les femmes étaient souvent plus professionnelles au sens de la compétence, que certains hommes, imbus de leur orgueil personnel. Mais l'inverse a existé aussi, de femmes pénibles, cherchant sans cesse à prendre leur revanche sur les hommes.<br /> Si je crois pouvoir dire que ce qui m'intéressait c'était en premier la compétence, et pas le sexe ; il n'en demeure pas moins que certains réflexes à relents machistes m’ont traversé plus de fois. Douter de la compétence d'une personne, parce qu'elle est une femme, et uniquement pour cela, je l’ai vécu.<br /> Si la problématique du harcèlement sexuel dont on parle beaucoup actuellement, mérite toute l'attention nécessaire, et les décisions gouvernement me semble aller dans le bon sens, il n'en demeure pas moins que la question féminine ne saurait être réduite à cet aspect.
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L
Bien sûr que ce n'est pas simple, c'était juste une boutade!<br /> Je te sais gré, cher Alain, de ta franchise sans fard.<br /> 10000 ans... 10000 ans d'hégémonie, de rapports de pouvoir où s'entremêlent puissance des dominants et consentement des dominé(e)s. 1 siècle de combat féministe, avec des avancées, des reculs, des stagnations. Combat qui ne peut être profitable qu'à tous, pourtant. <br /> "L'admission de la femme à l'égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation; elle doublerait les forces intellectuelles du genre humain et ses chances de bonheur" Stendhal.<br /> Faire le monde, faire l'amour, faire l'humour et jouir pleinement de son potentiel humain, quelque soit son sexe. <br /> C'est quand même un moteur formidable, ce doux rêve-là (et totalement bio)!<br /> <br />
V
La chanson de Pierre Perret (que nous n’entendrons jamais) : <br /> http://fr.lyrics.wikia.com/wiki/Pierre_Perret/La_femme_grillag%C3%A9e<br /> <br /> <br /> Il manque un couplet avant « Jeunes femmes, larguez les amarres » ;<br /> « versicotage » :<br /> <br /> Une fois mère elle persiste à se claquemurer, <br /> A engendrer l'instrument de sa propre servitude<br /> L'amplifiant, la sophistiquant par son influence innée<br /> Qu’elle prodigue en soins constants à sa progéniture.<br /> <br /> Ainsi la boucle est bouclée, le destin toujours renouvelé <br /> De génération en génération, l’archaïsme perdure <br /> Où la femme reste maman, catin ou sorcière <br /> Qu’il faut coûte que coûte abattre à coup de pierre,<br /> Afin que les hommes si forts croient en leur paire (pères, Père).
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L
La réponse de notre ami Pierrot lui-même https://pierreperret.fr/non-classe/dementi-rumeur-censure-femme-grillagee/<br /> Ainsi tout le monde pourra l'écouter :-)<br /> <br /> Sinon, je suis évidemment d'accord, il y a beaucoup à dire sur la colonisation intellectuelle qui s'est exercée sur les femmes pendant des siècles. Et je citerai à nouveau Benoîte Groult, qui nous dit:"Ce qui opprime les femmes, ce n'est pas seulement le système masculin, c'est la réponse féminine, c'est ce qu'il a réussi à faire de nous"... cette "servitude volontaire entretenue par les femmes elles-mêmes", encore aujourd'hui. <br /> <br /> La route est longue...<br />
B
Si je n’aime pas les femmes, c’est que je ne m’aime pas, moi-même. Je n’ai jamais pensé depuis que je suis venu au monde que la femme, c’est « l’autre ». La femme, c’est ma maman qui m’a aidé à faire mes premiers pas, c’est ma sœur qui m’a aidé à grandir, c’est ma femme qui m’a soutenu dans tous mes espoirs, mes résolutions, ce sont toutes cousines, les tantes, les amies que je respecte et que j’admire dans le "sens" qu’elles donnent à notre vie , à ma vie. En disant tout cela, ce n’est pas seulement une obligation de les aimer ou de les défendre, ou de les chérir, mais c’est prendre soin de moi-même, en ayant cette chance, d’être aussi aimé, respecté, aidé, accompagné, par cette « femme ». J’aurais pu naître femme, est-ce que la vie alors, est un coup de poker ? Je ne vois la vie et ne me reconnais en elle et ne l’aime que quand tout ce qui nous entourent, hommes, femmes, nature, est pris en symbiose, en dynamique, pour que notre société soit la société de la liberté, de la vie, de l’amour, et des rêves. La femme, ce n’est ni l’opposée, ni le supplément de l’homme mais l' Etre à part entière de l’être humain qui fait que la vie existe.<br /> Alors le patriarcat, les traditions, les conditionnements dès l’enfance, je les envoie au fin fond de l’abîme sans fond.<br /> Mes bises amicales chère La Baladine et toute mon amitié.
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L
Cher Bizak, cher poète, tes mots se posent avec une douceur qui n'a d'égale que leur force, portée par ta conviction et ton élégance. Ils chantent la vie, ils chantent l'humain. Merci infiniment.<br /> Autant de bises et d'amitié en retour
J
Franchement ? Personnellement, l'homme je le préfère en pantalon ou à poil... doux :) Mais il s'habille déjà comme bon lui semble, du moins dans les pays dites civilisés... les marches des fiertés en donnent l'exemple.<br /> Avec le reste de ton texte, suis d'accord :D Bonne semaine Balaline. Amitiés.
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L
Franchement?<br /> <br /> Je suis comme Zazie, j'aime pas les cravates ;-)<br /> <br /> "Mets-toi tout nu, si t'es un homme<br /> Histoire de voir où nous en sommes<br /> Qu'on me donne un primate sans cravate<br /> Un Zorro sans rien sur le dos<br /> T'es bien plus beau comme ça<br /> Un point c'est tout<br /> Un point c'est toi<br /> Je t'aime comme ça<br /> Un point c'est tout<br /> Un point c'est toi<br /> Sans artifice<br /> Un point c'est tout<br /> Un point c'est toi<br /> Où est le vice..."<br /> ;-)
B
Bien vu. Dans ma vie précédente, celle d'employé, j'en ai entendu des cons anti-femmes et je n'ai rien dit je laissais faire, un peu con moi même probablement... mais à y réfléchir ce n'était pas des cons anti-femmes, je ne le crois sincèrement pas, c'était des cons anti-autres quelque soient leur sexe.<br /> <br /> Bleck
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L
Un des problèmes des cons est sans doute qu'ils tournent essentiellement autour d'eux-mêmes. Ça limite...<br /> Il n'est jamais trop tard pour prendre la parole ;-)
B
Merci infiniment Baladine , cet article est juste vrai et merci pour cette fin d'article , je te cite "Elle trouve que dire humains, humaines, plutôt qu'homme quand on veut parler d'humanité, c'est juste sensé. Elle ne se bat  pas pour un sexe contre l'autre, mais pour l'égalité des individus. Elle n'a pas de revanche à prendre. Pour elle tout va bien. Elle pense aux autres. Partout." ....Que c'est bon d'avoir une Femme humaine .comme toi pour décrire aussi bien ce que nous vivons , c'est pas toujours facile mais tu le fais avec excellence ...Bises de Femme
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L
Tu es un bien bel exemple d'humanité, harmonieuse Betty aux talents multiples, et à l'enthousiasme si contagieux!<br /> Bises humaines et souriantes<br />
A
Bien sûr j'ai lu Benoîte Groult, que dire de l'excision qui au nom des (soi-disant) usages et coutumes, prive les femmes de tout plaisir sexuel ? Ah ils peuvent avoir plusieurs femmes ces machos imbus de leur petite personne, aucune ne connaîtra jamais le plaisir. Et ceux qui sous le fallacieux prétexte d'une religion "entorchonnent" les femmes sous des vêtements informes ? Sont ils si peu sûrs d'eux pour enfermer cloîtrer ainsi leur épouse ? J'ai honte pour eux.
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L
Elle était passionnante (et sacrément passionnée) Benoîte! <br /> Alors, je vais t'avouer un truc, mais chuuut, promis, tu ne le répètes à personne, hein? Voilà: en réalité, les êtres de sexe féminin sont de sombres créatures qui se réunissent les nuits de pleine lune pour brûler des hommes tout vif, et je ne t'explique pas tout ce qu'elles leur font subir avant, armées de choses tranchantes... Tu comprends mieux, maintenant?<br /> ;-)
P
Tout ce que tu dis tient de l'évidence... et malheureusement il faut le répéter puisque ce n'est encore pas acquis par tous !<br /> <br /> Il faudra que je dise à mes parents que je leur suis reconnaissant de l'éducation "égalitaire" qu'ils m'ont donnée, même si dans les faits tout ne l'était pas. Mais au moins, dans l'esprit, il n'y avait pas de différence de statut.<br /> <br /> Bises solidairement féministes
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L
Tu as eu de la chance, c'est une éducation enrichissante. J'ai été très aimée, mais j'ai dû me rebiffer souvent, en tant que "fille de la maison", terme qui me chatouillait grave l'humeur et le caractère ;-)<br /> Bises d'humaine à humain, bises humanistes!
A
Oui, égalité et identité diffèrent! Une bien belle réflexion pour avancer toutes et tous dans le même respect et dans la liberté de pouvoir entreprendre à notre convenance tout sexe confondu!
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L
J'aime beaucoup le "tout sexe confondu" au singulier! Merci, Alezandro, merci, tout simplement.<br /> Bise de femme à homme, d'individu à individu.
C
Juste avant de lire votre texte, j'ai lu celui-ci dont je mets le lien :<br /> http://www.isabelle-alonso.com/glands-de-ce-monde/<br /> Bonne lecture à tou.te.s et bon week-end
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L
J'ai lu. J'aime toujours la verve cinglante d'Isabelle Alonso, et son sens de l'humour, jamais pris en défaut. Je garde pourtant espoir, en ce 25 novembre, dans le gouvernement actuel. Les mesures prises me semblent aller dans le bon sens. Mais tout ne repose pas sur les élus. Il y va de la responsabilité individuelle aussi. La responsabilité de chacun·e.<br /> Bises solidaires
D
Un billet comme je les aime. Intelligent et subtile. Mais c'est hallucinant quand même. Nous sommes au 21ème siècle et il faut encore et encore rabâcher les mêmes choses car de toute évidence, la société n'évolue pas facilement. <br /> Dans mon ancien travail, j'ai eu à faire avec des machistes de la pire espèce. Et le pire, c'est qu'ils se congratulent entre eux et se croient tout permis: remarques sexistes, considération de la femme en-dessous de tout et inégalités salariales. Et quand des femmes osent dénoncer une mauvaise politique institutionnelle, elles entendent que leur responsable dit d'elles. "c'est difficile de travailler avec des femmes". <br /> Résultat... elles sont virées. <br /> Je commence seulement maintenant à reprendre pied... mais la justice devra faire son boulot et le chemin sera encore long. Bises alpines.
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L
Et tout s'éclaire! Le changement de vie contraint, le besoin de se ressourcer, la volonté de rebondir, auxquels s'ajoute l'espoir de reconnaissance du préjudice subi...<br /> Je suis navrée d'apprendre les causes de ta cassure de vie. Je sais la blessure, c'est quelque chose que j'ai vécu. Mais je te sens puissante, peut-être plus que tu ne le crois toi-même. Je crois en toi.<br /> Je t'embrasse. Fort.
A
Pour la chaise et le tabouret, la solution serait sans doute de les repeindre :<br /> « le tabouret et la chaise sont grenat »<br /> ;-)<br /> ----<br /> Pour quelque chose de plus sérieux, je reviendrai, après réflexion, car le sujet n'est pas simple…
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L
Gnarf gnarf! <br /> Comment ça pas simple?
C
Eh oui, en 2017, on en est toujours à applaudir quand les femmes expriment clairement leurs aspirations et leurs droits...Il y a pourtant longtemps qu'on aurait dû acter certaines choses comme définitivement acquises. mais l'obscurantisme et l'immobilisme font de la résistance. Et un lavage de cerveau de plusieur millénaires, ça ne s'efface pas comme ça.<br /> J'aime bien le commentaire du Goût, et sa référence à la genèse de tout ça: Comme par hasard, la femme « porte le péché » originel... A méditer.<br /> Alors soyons les dignes héritières de Françoise (mouarf, le jeu de mot) et plutôt que de parler de combat ou de lutte, parlons de continuer à semer les graines dans les esprits humains... ;-)<br /> Bises solidaires et jardinières<br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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L
Françoise! Mais elle était combative, Françoise, une combattante pacifique, au sourire aussi limpide et lumineux que son intelligence, une combattante opiniâtre qui, à quelques jours de son décès, clouée sur un fauteuil roulant, affirmait encore qu'il fallait se battre, rester vigilantes, tremblait encore pour nos acquis, et restait malgré tout, elle aussi, tout comme toi, tout comme moi, une indécrottable optimiste!<br /> Je prends les bises, toutes, les graines aussi! Je sème au vent! :-) ♥
M
Quel magnifique article, je suis admirative, c'est si vrai et tellement bien exprimé !<br /> Merci La Baladine
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L
Merci chère Marine, mais je ne suis pas bien sûre que ça mérite l'admiration. J'ai plutôt le sentiment d'enfiler des pensées évidentes, ou du moins qui devraient l'être. Mais merci à toi, vraiment :-)
L
Un petit sketch valant mieux qu'un long discours :<br /> https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-sophia-aram/le-billet-de-sophia-aram-16-octobre-2017<br /> Ce n'est peut-être pas "L'Explication" mais elle en fait partie.<br /> N'oublions pas qu'on reproche aux femmes (enfin, les cons reprochent ) d'avoir bouffé la pomme c'est à dire d'avoir goûté au fruit de l'Arbre de la Connaissance.<br /> Rendre les hommes moins cons semble avoir été le péché principal des femmes...
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L
La religion fait nécessairement partie de l'explication.<br /> Le "créateur", cette sinistre blague, mais aussi ce "bon" docteur Freud qui est venu confirmer via la science la pseudo fatalité biologique, en passant par les procès en sorcellerie du Moyen-Age, toute l'histoire des femmes a été écrite par les hommes. CQFD
L
Tes mots sonnent justes à mes oreilles car mon côté féminin a toujours été attentif et respectueux et à ton niveau tu vas peut-être transmettre à certaines femmes le goût, l'envie et/ou le besoin de parler. Si une seule en éprouve le besoin, ton post aura été salutaire car libérer la parole est l'acte à mon humble avis ESSENTIEL. TVBAAA
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L
Je sais. Je sais qu'il ne te serait jamais venu à l'idée de comparer une femme à une pâtisserie. C'est aussi pour ça que je t'aime. Pour ma liberté que tu n'as jamais remise en cause. Pour les ailes que tu m'as aidée à tisser. ♥♥♥
L
J'ai essayé de commenter mais ça n'a pas marché.
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L
(voix suave) Essaie encore...
H
Au Moyen Orient, sujet de ma note d'aujourd'hui, j'écris au féminin, le Goût au masculin, même les chiffres sont différents, la violence domestique est hélas bien présente, il faut plus qu'un changement de langue pour changer les mentalités, il faut des structures pour accueillir les femmes, du travail, mais un faux combat ne coûte pas beaucoup d'argent.
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L
Il me semble bien avoir écrit au féminin, où me serais-je égarée dans la gourance? :-P<br /> J'ai l'impression que tu as décidé de lire mes billets via le petit bout de la lorgnette... C'est ton droit :-)
E
Le fait est que la domination masculine est si ancienne qu'elle a créé des comportements féminins pas toujours bien nobles, comme la séduction pour arriver à ses fins, la manipulation, la guerre souterraine. Et je n'aime pas ça non plus. Et donc dans cet échange de comportements biaisés, ces femmes perpétuent la chose, au lieu de réellement apporter l'air du changement...<br /> <br /> Et je les combat aussi fort que les hommes de la race "sale mec", car elles sont les pires ennemies des femmes, parce que elles, elles connaissent le prix que les femmes paient. Et dans ces occurrences, ce sont les hommes que je soutiens... :)
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L
Hélas, tant que nous sommes englué·e·s dans une société patriarcale, la femme qui aspire à une réussite sociale, professionnelle, politique etc, n'a pas d'autre moyen que de se servir des ficelles mises à sa disposition, qui sont celles des hommes méprisants. C'est tout ce système de pensée et de valeurs sur lequel notre monde est bâti qu'il faut revoir.<br /> Autant dire qu'on n'est pas au bout du bout!<br /> Bises sororales
D
Je suis complètement d'accord avec ce que tu dis ici et qui n'a rien à voir avec ce dont on nous rebat les oreilles à longueur de journée par média interposées à propos du harcèlement sexuel en oubliant de parler de celui dont certains hommes sont victimes eux aussi, parce qu'ayant fait des choix de vie différents de ceux imposés par l'ordre moral établi et en faisant l'impasse sur le vrai problème qui est bien celui de la domination d'une partie de l'humanité sur l'autre et qui est la même que celle qui conduit à l'exploitation de l'humain par l' humain. Tout est dit dans ton billet, il n'y a rien à rajouter.
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L
Merci Délia d'avoir pris le temps de t'arrêter ici. :-)<br /> Je crois que dans un monde où il est naturel de traiter son inférieur de façon infériorisante, il est aussi naturel de traiter le harcèlement comme de la drague, et le pas est vite franchi, dans ce même monde, pour dire d'une victime de viol qu'elle était consentante. C'est le même monde; la même graine qui va du moins grave au plus grave. Qu'on soit homme ou femme, mais je n'oublie pas que les premières victimes, dans leur immense majorité, sont les femmes. Un viol toutes les 7 minutes en 2016. Et ça ne vaut que pour les viols déclarés. Il s'agit juste de n'oublier personne. Personne.<br /> Solidairement tienne :-)