Se garder au fond de soi *

Nous l'aimions toutes, nous l'aimions tous. N'est-ce pas? Sa silhouette, son panier, son accent, sa frange. Ses yeux d'eau claire et sa simplicité désarmante.

Sa manière bien à elle d'afficher sa liberté, sans pudeur parfois, mais sans jamais une once de vulgarité. Son insatiable curiosité mêlée de tendresse pour les autres, tous les autres, et surtout les démunis, les fragiles, les malheureux, ceux qui ont tout perdu et à qui elle donnait de son temps.

Sa sincérité. Sa voix, toute de délicatesse, de rires, de larmes, qui disait si bien l'émotion, la mélancolie, les regrets, et l'humour, toujours. L'humour, surtout. Ne pas être ennuyeuse, jamais. Le chic, la grâce. 

Le sourire éblouissant comme un bouclier face aux drames, comme un arc-en-ciel au travers des larmes. Le courage aussi. Never complain, du "petit cancer" et son cortège de douleurs au plus grand des chagrins qui puisse frapper une mère. Never complain.

La vie est belle, tragique, drôle, triste, joyeuse. Le bonheur est un intermède, la vie est réversible. "J'ai bien rigolé", disait-elle. D'une folle élégance.

Jane Birkin, pour toujours, merveilleuse héroïne de la vie. 

*Les dessous chics (Serge Gainsbourg)

Les dessous chics C'est ne rien dévoiler du tout Se dire que quand on est à bout C'est tabou

Les dessous chics C'est la pudeur des sentiments Maquillés outrageusement rouge sang

Les dessous chics C'est se garder au fond de soi Fragile comme un bas de soie...