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Histoires de vie, et de vies...

Octobre violet

Il n'est évidemment pas dans mes intentions de prétendre parler au nom de toutes les femmes, chacune étant par définition unique, de même que bien des hommes ne vont naturellement pas se reconnaître dans ce qui va suivre, et c'est heureux. Je tiens également à rappeler que oui, je sais, il y a aussi des femmes  qui... bla bla bla, et oui, je sais aussi, tous les hommes ne sont pas... gna gna gna. Je sais, merci. Et de toute façon, ce n'est pas le sujet. 

Tout commence par l'immonde affaire Weinstein. A supposer qu'on vive dans le même monde, j'imagine qu'elle ne vous a pas échappé. Je lis, pas vraiment sidérée, mais vraiment écœurée, en saluant le courage de celles qui osent parler; pensant à ce qu'elles vont entendre, ce qu'elles vont endurer encore, comme si ce n'était pas suffisant d'avoir dû se heurter à ce pourceau. Je repense à Strauss-Kahn, cet autre pourceau, à Polanski, Hamilton et tous les autres, à l'affrontement douloureux Rousseau/Angot, la première en larmes, mais déterminée, la seconde blême de colère, avec ce cri "On fait comme on peut!", odieuse vérité de celles que personne ne veut entendre, et qui se débrouillent, parce qu'il faut bien continuer à vivre. Si odieuse que beaucoup l'ont condamnée encore.

Mal de cœur...

Mais ça continue. Cantat en une des Inrocks. Non qu'il lui soit interdit de vivre, de composer et de chanter, mais sa gueule et ses états d'âme étalés en couverture d'un magazine, faisant fi de toute décence, ça m'indispose.

Cœur soulevé...    

Octobre violet

Et puis il y a eu la déferlante #BalanceTonPorc, suivie par la vague de fond #MeToo. Un tsunami de souffrances, d'humiliations, de larmes, de honte ravalée, de silence comme un poids, là, quelque part dans la poche avec un mouchoir dessus. Et non, elles ne confondent pas avec la drague, non, elles ne confondent pas avec le flirt. Elles affirment juste qu'elles ne sont pas des supports ambulants munis d'une paire de seins, une paire de fesses et une fente dont des hommes pourraient disposer à leur guise.

C'est dans la rue, dans les transports, au boulot, à la salle de sports, à la fac, c'est partout, dans tous les milieux.  C'est aussi au sein de la famille. Ça commence jeune. Il faut se défendre, souvent. Sans blague, quelqu'un trouve ça normal, l'idée que dès l'âge de 13-14 ans les filles aient le sentiment de devoir s'équiper d'un bazooka mental sitôt qu'elles pointent le nez dehors? Comment ça, j'exagère un brin?

Je vais vous dire, si vous, vous n'en connaissez pas, ou si ça ne vous est jamais arrivé, et bien vous avez une foutue chance, je dirais même plus, si j'osais (j'ose vous pensez bien) vous avez le cul bordé de nouilles, oui, vraiment! Parmi mes connaissances, je n'ai pas assez de mes doigts pour les compter: attouchements, agressions, harcèlement menant à la démission, viols, féminicide. Oui, aussi. Parce que parfois, ça va jusque là. Doublé d'un infanticide en l'occurrence.

Evidemment, tout ne va pas basculer du jour au lendemain. Aucun hashtag, aucune loi ne vont débarrasser la société des conséquences du patriarcat et de la grivoiserie gauloise (la fameuse) du jour au lendemain. Mais il me semble qu'on tient quelque chose, certes l'ampleur du problème donne le vertige, mais l'ampleur de la mobilisation donne de l'espoir. Ça passe par un abaissement du seuil de tolérance, mais pas seulement. Il y va de la responsabilité de chacun.

Alors, s'il vous plait, laissez les filles, les femmes parler. Entendez-les. Ne minimisez pas. Pas de "y'a pas mort d'homme", "c'est pas si grave", "y'a autrement pire". Pire que quoi d'ailleurs, que 33 viols déclarés par jour? Pire qu'une femme qui meurt tous  les 3 jours sous les coups de son compagnon? Pire que 95% des femmes qui ont perdu leur boulot pour avoir dénoncé leur employeur? Pire que toutes celles qu'on voudrait voir se taire, parce que leur vérité dérange?

Laissez les parler. Ne riez pas quand elles pleurent. Ecoutez-les. Dites à vos garçons que ça ne se fait pas. A vos filles qu'on n'a pas le droit de leur faire ça. 

Parce que les filles, elles veulent juste que la vie soit belle, avoir du plaisir dans leurs activités, aimer et être aimées. Et elles tiennent à des trucs idiots, comme sortir en paix dans les rues, étudier tranquilles, partager pour de vrai les tâches ménagères, être payées autant que les hommes pour un même boulot, et disposer de leur corps en toute liberté. Dessiner leur vie. 

Et parce que personnellement j'avais très envie d'entendre la voix d'un homme à ce sujet, je vous invite à lire ce texte formidable de Jean-Marc Proust

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À propos
La Baladine

Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous... "Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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A
Oui, l'écrit que je vous ai montré date de loin (2008) et même du début de ma vie ;-)<br /> http://enviededouceur.canalblog.com/pages/avec-un-rire-et-avec-une-larme/34751227.html <br /> <br /> Quand on est confrontée à la violence toute jeune il peut arriver qu'on doive s'y frotter ensuite dans diverses situations.<br /> En fait je dirais quand même que globalement, l'écoute d'autrui est de bien meilleure qualité qu'il y a seulement quelques années (2008 par ex) mais comme dans la plupart des cas, quand on n'est pas concerné(e) soi-même par la situation on a juste des idées toutes faites sur la chose. C'est tout simplement une réaction humaine.<br /> L'autre difficulté, c'est que rien n'est jamais tout blanc ou tout noir, Le "porc" n'est pas... qu'un porc... Vous voyez ce que je veux dire? Ce n'est pas simple.
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L
Ce n'est pas simple, évidemment. C'est même compliqué, très. Il faut convaincre, parler, se faire entendre, se prendre des portes, rester sourde aux ricanements, aux insultes, aux leçons d'immobilisme... et recommencer. Parler, se faire entendre, tenter de convaincre...
A
Il y a juste un problème: quand on parle de ça, tout le monde tourne pudiquement la tête. "C'est formaté depuis longtemps"..<br /> <br /> http://enviededouceur.canalblog.com/pages/elles/34790887.html
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L
Merci pour ce lien et ce récit poignant, glaçant, dérangeant évidemment, mais ô combien indispensable, daté de loin déjà (2008) et toujours si actuel...<br /> Oui beaucoup trop détournent le regard, font semblant de ne pas voir, ou font dévier le sujet ("elle doit y trouver son compte, puisqu'elle reste"), ou, encore, mettent dans le plat des pieds qu'on n'attendait pas ("mais moi je ne suis pas comme ça")... Dans tous les cas, une parole niée, déconsidérée, subtilisée. Double peine, triple... Souffrance qui s'ajoute à la souffrance, s'accumule et conforte l'impuissance. <br />
J
Octobre violet (rédemption ?), octobre violent, octobre rose... nous voilà novembre passé et rien de nouveau pondu :) <br /> Te taquine. Bonne fin de semaine Baladine. A bientôt.
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L
Il y a plusieurs hypothèses toutes très valables au choix de la couleur symbole des féministes, perso j'ai un faible pour la symbolique du violet, sagesse et spiritualité, histoire de dire "J'ai un utérus ET un cerveau"! ;-)<br /> <br /> Sinon, j'ai laissé ce billet faire son petit bonhomme (sic) de chemin... La suite avant décembre, promis Julie! <br /> Bises entre brume et soleil depuis mon bord de mer :-)
T
je n'ai jamais été harcelée ni au travail ni dans les transport...seulement violée une fois en rentrant du travail...
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L
Je suis allée lire votre billet. Vous avez subi l'horreur, et les mots sont impuissants. <br /> Mais dites-vous bien que le processus qui va de la main aux fesses jusqu'au viol est le même, c'est la prise de pouvoir de l'homme sur la femme. <br /> Les femmes harcelées, battues, violées sont toutes des victimes et il n'y a pas de hiérarchie qui tienne, même si je comprends que ça puisse vous être insupportable. Et leurs larmes coulent, comme les vôtres ont coulé. <br /> <br /> Les femmes parlent, aujourd'hui, et elles ont raison. Ce n'est pas à elles qu'il appartient de changer, de se couvrir, de ne pas courir seule, c'est aux hommes qu'il appartient de se conduire en hommes, pas en salauds. C'est là qu'est le combat. C'est pour ça qu'il faut le dire. <br /> Libérer la parole pour libérer les générations qui nous suivent. <br /> <br /> Merci d'être passée et d'avoir posé votre douleur.<br /> :-)
B
Je débarque ici et je lis un premier billet... c'est bien dit. Je suis assez stupéfait des choses subies par tant de ces femmes, voilà, et en même temps j'ai honte des choses faites par tant de ces hommes.<br /> <br /> Bleck
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L
Oui, l'ampleur de la secousse en dit long sur la profondeur de la souffrance, si longtemps refoulée... On franchit un pas, douloureux, mais nécessaire.<br /> La honte est pour les coupables, uniquement.<br /> <br /> Et bienvenue chez moi, Bleck :-))
B
Oui c'est ce que je pense après coup ....Désolée Carole de ce mal entendue , mal lue ....Bonne journée à vous toutes et tous
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M
A propos de mamée (et Papé) c'est ainsi qu'en Gascogne on nommait les grands parents, et j'aime beaucoup cela !<br /> Bonne journée La Baladine
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B
je comprends que tu n'aies pas mis de nouvel article , Je viens de parcourir les derniers commentaires , tant à dire , je suis en train .de lire le deuxième sexe de "Simone de Beauvoir " très explicites conditions de la Femme...Pas poings serrés Carole paroles desserées....
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L
Merci de ta fidélité.<br /> Au travers de l'ampleur du séisme, l'expression de la souffrance, et la volonté de ne rien céder, jamais. Je peux me tromper, mais c'est ainsi que je lis les "poings serrés" de Carole ;-)<br /> Simone de Beauvoir est toujours d'actualité, hélas, tout comme le "Ainsi soit-elle" de Benoîte Groult... (((scoop: c'est aussi le titre du prochain billet)))<br /> Bise solidairement femme :-)<br />
C
Je ne sais que dire d'autre : tu as raison. <br /> Point barre. Et poings serrés.
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L
Ton assentiment me touche profondément.<br /> Merci. De vigilante à vigilante.
N
Ce billet m'évoque le sujet du moment (et qui devrait être perenne) le pouvoir du mâle ! Et je finis par me demander si une seule femme a déjà échappé à une pression sexuelle, de quelque ordre qu'elle soit ; c'est à se décourager de l'être humain. Bien sûr l'éducation, les parents et l'école doivent passer par là, par le plus jeune âge et par l'exemple adulte. Mais pour les fruits déjà pourris et celles qui se laissent embrigader dans les mêmes idées en s'effaçant par le port de voiles religieux stricts ou de tenues-sacs poubelles ostentatoires, quand elles ne sont pas provocatrices, on n'est pas au bout de nos peines. <br /> Mon billet du jour parle de ça, mais j'avais déjà évoqué un film qui m'avait frappé (http://loeildukrop.eklablog.com/avec-les-tripes-2-a64227893) et qui me revient aujourd'hui en tête. C'est un autre pays, mais la sensation d'écoeurement est la même.
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L
Et merci pour le lien!
L
Les femmes s'unissent pour dénoncer la culture du viol et c'est tant mieux. Je me demande seulement pourquoi ça a l'air de gêner autant de monde, ce mouvement qui dépasse largement les US et la France, à croire qu'il y a quantité d'hommes, et de femmes, qui trouvent ça confortable, l'idée qu'une moitié de la population ait main mise sur l'autre; à moins que ce soit juste une absence d'empathie, ce qui n'est pas plus rassurant. Mais ce qui est certain, c'est qu'il ne faut rien lâcher, ne rien laisser passer. Toutes et tous ensemble, femmes et hommes de bonne volonté :-)
G
Merci de ta visite à Frisco !
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L
;-)
E
C'est bien cette banalisation "c'est la vie, boys will be boys" qui est écoeurante et doit changer. Les jeunes garçons doivent comprendre que ce n'est pas drôle, que c'est indigne. C'est par les enfants que ça montera dans les adultes... <br /> <br /> By the way... me too, comme "tout le monde" sans doute!
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L
Tu as trouvé le biais pour venir ;-) Je ne comprends pas cet obstacle avec Wordpress... Quoiqu'il en soit je te souhaite la bienvenue :-))<br /> <br /> Sinon, oui, c'est insupportable, ce côté : un coq, des poules, le désir de l'homme est plus puissant et plus fréquent etc... C'est toute la vision de la féminité qui est à revoir, basée sur des stéréotypes construits par qui, par les hommes! Ça passe évidemment absolument par les enfants, mais il est urgent de rappeler aux adultes masculins qu'ils n'ont pas tous les droits. :-)
J
J'adhère... <br /> Bien dit, rien à ajouter.... si :) comme les mots te viennent facilement...<br /> Merci de partager !!
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L
Le partage, l'entraide et la solidarité sont notre force face à l'inertie de la société :-) <br /> <br /> Pour la facilité, les apparences peuvent être trompeuses ;-)<br />
A
Bonjour Baladine, comme toi ecœuré par Cantat qui ose ENCORE se présenter, quelle ordure ! Tuer une femme à coups de poings, et redresser la tête quelques années plus tard comme si de rien n'était !<br /> Et maintenant voici l'Immam Ramadan accusé de viol ! Il serait grand temps que l'on s'indignât !<br /> Je reviendrai chez toi M'Dame Baladine sûr Ségur ! ];-D
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L
Hey, bonjour toi! Tiens, un petit speech pour te faire du bien, si jamais il t'a échappé ce matin: https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-sophia-aram/le-billet-de-sophia-aram-30-octobre-2017<br /> Tu seras toujours bienvenu ici! :-))
M
Je pense qu'il est bon d'en parler mais sans outrance, calmement mais quand-même de dénoncer, je pense aux enfants pures que l'on assassine, tout cela pourtant est insoutenable !<br /> Adulte j'ai été agressée 4 fois, deux fois dans la rue où j'ai beuglé comme une vache qu'on égorge, ils ont pris peur, deux fois par des médecins, un gynéco, un dermato, ils ne m'ont jamais revue, je me suis levée de la table outrée et j'ai claqué la porte, ils ne désiraient pas le scandale, j'ai eu de la chance !<br /> Je crois que toutes les femmes ont une agression à raconter, si elles s'en souviennent, mais heureusement tous les hommes ne sont pas aussi goujats !<br /> Je pense aussi bien sûr à Marie Trintignan...<br /> Merci la Baladine pour ce bel article, bonne journée
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L
Merci à toi d'être passée poser ton histoire, et ton avis. Evidemment pas tous les hommes, heureusement, en témoignent ceux qui sont venus prendre la parole ici, entre autres mecs bien, enfin mecs normaux, quoi, qui ne se sont pas sentis agressés une seconde, vu qu'il n'y avait aucune raison!<br /> :-)
M
Beaucoup à dire sur le sujet, personnellement j'ai déjà posé ma dém, chez un pharmacien pas correct qui me tournait autour à mes débuts... En ce qui concerne Cantat, je l'ai vu débarqué à l'officine cette année le jour de mon anniversaire, il voulait des loupes de lecture. Je l'ai reconnu tout de suite, ai eu la certitude que c'était lui grâce à sa carte bleue, j'ai fait comme si de rien n'était mais il n'était pas fier. il s'est aperçu que je l'avais reconnu...
Répondre
L
Bien peu de mes lectrices, et de celles que je lis, qui n'aient pas au moins une triste anecdote à conter... :-(<br /> Il ne manquerait plus qu'il soit à l'aise, le Cantat! Drôle de cadeau d'anniversaire en attendant...
F
J'avais envie de faire un article, d'aborder tous les points cités ici.<br /> Tout est dit !<br /> J'aurais été à fleur de peau, tant ce sujet me concerne ainsi que mes sœurs.<br /> Il faut que toutes les femmes qui subissent des violences, puissent être entendues, écoutées, certaines qu'elles ne sont pas responsables de ce qu'elles ont subi.<br /> Merci pour cet article ,et bonne journée.
Répondre
L
Merci à vous de votre passage. Pas simple de prendre un peu de recul quand on se sent directement concernée, n'est-ce pas, que ce soit personnellement ou via des proches... J'ai juste tenté de rester aussi vraie que possible.<br /> :-)
C
Je viens de relire votre texte, très juste, et je reviens régulièrement lire les commentaires sur ce sujet, très sensible et non moins important. Ce matin, après avoir lu celui chez Edmée de Xhavée, je me décide à en laisser un ici.<br /> Je pense indispensable que le niveau de tolérance baisse, que les femmes soient entendues et pas moquées comme c'est souvent le cas. Nous manquerions d'humour, serions coincées, mal baisées... et autres amabilités, tendant à nous interdire de penser, ressentir, relater ce que nous vivons - ou avons vécu pour ce qui me concerne. J'ai en mémoire des conversations avec mes filles, mes nièces sur les stratégies d'évitement à mettre en place dans la rue pour avoir seulement la paix de circuler comme nous l'entendons. C'est grave quand même.<br /> Et moi aussi, j'en ai des histoires douloureuses à raconter et ce que j'ai pu penser autrefois. Pour dire à quel point les choses étaient à l'envers dans ma tête, je redoutais les remarques et, en même temps, il m'est arrivé d'être flattée de plaire à ceux les faisant et même une fois où un homme me demandait mes tarifs.<br /> Au lieu de demander aux filles, femmes de faire attention, il me paraît plus judicieux de demander aux garçons, hommes de nous fiche la paix.<br /> Et je suis tout à fait d'accord avec vous lorsque vous dites, chez Edmée, que ce système structure la société, ce qui amène beaucoup de femmes à ne pas le remettre en question.<br /> Ne laissons rien passer, chacun-e à notre mesure.
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L
Merci infiniment de votre passage, et de marquer ainsi votre attention. Oui, restons vigilantes, plus que jamais, et invitons les hommes à l'être aussi. <br /> :-)
B
Zut , j'ai pas envoyé mon com , je recommence je disais que je me doutais que tu parlerais de ce sujet brulant , bien sur que j'approuve le fait de parler et de dénoncer , il y a tant encore à faire pour le respect de la femme , j'ai eu peur à un moment du trop de ces tweets poussant à raconter " son expérience " et à délater , j'ai eu aussi à me défendre comme beaucoup d'entre nous , je pense que tout çà va changer le comportement de certains , pour être un peu légère dans cette boue , les hommes "bien " n'oseront plus nous sourire , n'oseront plus nous dire bonjour , n'oseront plus nous tenir la porte , par peur et le fossé risque de se creuser entre femme et homme , mais peut être qu'au contraire , nous pourrons espérer du mieux comme un énorme déclic pour ces "hommes", genre prise de conscience ...., c'est la seule fois que je réponds .sur ce sujet , pudeur surement ....Merci Baladine c'est très bien écrit et très bien commenté....
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L
Je ne me fais pas de souci pour les hommes "bien", comme tu dis, ils continueront à s'adresser aux femmes comme à leurs égales, et elles les recevront comme tels, chacun d'entre nous sachant faire la différence entre un homme et un pourceau. ;-)<br /> Un déclic, oui, sûrement. Quelque chose a été mis sur la place publique, le pluriel des femmes leur donne une force morale qui va les aider à continuer à dire non aux violences. <br /> Maintenant, évidemment, la fin de la domination masculine n'est pas pour demain, loin s'en faut. Mais ça bouge, néanmoins...<br /> Merci à toi d'être passée poser ton témoignage.<br /> Bises amicales
A
Il est question de dénoncer bien évidemment et de parler quand il le faut où il le faut sans état d'âme ni arrière pensée!
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L
Dénoncer un contexte sociétal qui autorise (navrée pour ceux que ça choque) la culture du viol, qui fait que depuis des siècles, on considère que le corps de la femme est à disposition.
H
Je n'aime pas ce déballage, j'ai eu la chance d'avoir une mère qui a toujours défendu les femmes, elle n'a jamais laissé passer la violence, petite, j'ai eu droit à la police après une tentative de viol dans les escaliers de ma grand'mère, j'ai toujours été soutenue et pourtant ma mère était plus une femme qu'une mère, je peux écrire aujourd'hui que grâce à elle, je ne prends jamais un homme pour un ennemi potentiel.
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L
Perso, je préfère compter sur l'intelligence humaine que sur la chance... <br /> Et en libérant leur parole, en la groupant, les femmes ne font que ça, se défendre. Ce qui ne les empêche pas de vivre avec des hommes :-)
L
M'enfin, il n'est pas question de prendre chaque homme pour un ennemi potentiel... Il est juste question de dénoncer une réalité trop souvent passée sous silence.
V
Comme Jo, je trouve cette « communion » médiatico numérique d’assez mauvais augure…<br /> <br /> Je m’explique, au début, j’étais aussi complètement dans l’émotion brute de ce flux de témoignages; forcément, comme la majorité de mes consœurs, cela m’a remémoré de bien mauvais souvenirs. <br /> <br /> Ensuite, à part le fait de faire semblant de découvrir la promotion canapé, ce déferlement m’a fait prendre conscience de 2 choses : un, ce n’est pas un épiphénomène et 2 cette situation est définitivement liée à notre lâcheté congénitale (femme y compris). Combien d’agressions pas forcément sexuelles dans le métro sous le regard détourné et vaguement honteux de tous les voyageurs ?!<br /> Qui se lève pour dire sa révolte et fédérer les autres ? Et bien pas grand monde en fait.<br /> C’est aussi cela dont il s’agit dans la confession /rédemption de J.M Proust.<br /> <br /> Pour tout dire, je trouve inquiétant cet élan unanime/anonyme de délations qui se délitera à la faveur d’une actualité encore plus vendeuse.<br /> <br /> C’est inquiétant car ce n’est pas en criminalisant les hommes que nous abolirons le gène de la violence, ceci est impossible. <br /> Apprenons plutôt à nos filles et à nous même à nous défendre de toutes les façons possibles, les hommes déviants apprendront très vite à ne pas s’y frotter.<br /> <br /> Mais le pire dans cette noble et vertueuse campagne, c’est la délectation qu’elle procure aux fous de dieu qui vont s’en servir pour y faire leur lit.<br /> "Le visage d’une femme est source de corruption pour les hommes étrangers à la famille " <br /> C'est ainsi que pour éviter de tels tourments à l’homme, il faut lui ôter tout objet qui lui dévoilerait son animalité et le rabaisserait à ses propres yeux: le voile est un début, la burka et autres sacs à femme la fin. La nôtre…<br /> Elle sera où alors la parole libératrice et surtout notre Liberté ?
Répondre
L
Je peux comprendre, d'autant que je suis d'une indépendance viscérale. En ce qui concerne la conclusion, je crains que pour arriver, dans les 4 ou 5 siècles à venir, à une liberté fondamentale pour tous, idée à laquelle je tiens, il faille passer aussi par la case mathématique.<br /> La récupération est toujours possible, évidemment, quel que soit le thème. A chacun d'être vigilant, et de ne rien lâcher.<br /> <br /> (((sinon, perso, j'ai du mal avec le vouvoiement...))) <br /> :-))
V
J’ai encore en tête ce que disait ma grand-mère dans sa sagesse paysanne : « Mieux vaut être coq une journée que poule toute sa vie ». <br /> Cela résume tristement la condition féminine, n’est-ce pas ? <br /> <br /> Alors ok, j’espère sincèrement alors que les mentalités et comportements évolueront grâce à cette action libératoire.<br /> <br /> En aucun cas je nie ou minore cette réalité dénoncée par ces femmes ; c’est tout l’inverse même, d’autant plus que c’est aussi la mienne, j’ai eu mon lot d’êtres obscènes, pervers et d’humiliations. Je réfute absolument le terme de porc qui encore une fois est insultant pour cet animal.<br /> <br /> Ce combat, puisqu’il faut appeler les choses par leurs noms, ne m’inspire aucune confiance parce que tout sera récupéré, instrumentalisé par des camps, du reste, pas forcément d’accord entre eux, sauf sur un seul objectif, réduire davantage le peu de liberté qui nous reste.<br /> <br /> Que voulez-vous ! J’ai toujours placé ma liberté fondamentale au dessus de l’égalité mathématique, décrétée, légiférée et surtout déconnectée de la nature humaine.<br /> Rien de moins, rien de plus.
L
<br /> J'ai failli oublier: on entend ça et là parler de délation. Mis à part quelques cas assez isolés dans la masse impressionnante des messages, elle est assez absente. Ce que ces femmes dénoncent avant tout, c'est une réalité, leur réalité.
L
J'essaie de répondre dans l'ordre. Je vais fatalement me répéter parfois (rapport à mes réponses précédentes), c'est un peu fatigant, mais bon...<br /> <br /> Une chose à préciser, pour ce qui me concerne, je ne suis pas dans l'émotion, ni brute ni lissée. Je connais, je lis, j'entends, j'écoute les femmes depuis longtemps, et coup de chance, j'en suis une, ce qui fait que je sais de quoi je parle!<br /> <br /> La "promotion canapé" à laquelle on les renvoie trop souvent sert juste à masquer la réalité de la contrainte. <br /> Les agressions où la majorité détourne le regard, oui, c'est trop souvent vrai.<br /> <br /> Je ne crois pas qu'il s'agisse d'un effet de mode. D'abord c'est le signe d'une souffrance profonde et d'une réalité quotidienne. Ensuite c'est un cri, à la fois de révolte et d'espoir. Il en restera quelque chose, j'en suis persuadée. On avance à pas de souris, mais on avance. Ce qui est toujours mieux que de stagner, ou pire, reculer, phénomène dont nous ne sommes jamais à l'abri.<br /> <br /> Qui parle de criminaliser la gent masculine? D'une part, la violence n'est pas quelque chose de génétiquement masculin, ni la douceur génétiquement féminine (amis des stéréotypes, bonjour). D'autre part, chaque femme est à même de faire la différence entre un mec normal, respectueux, et un salopard. Laquelle d'entre nous n'a jamais baissé les yeux, instinctivement, ou tiré son pull sur ses fesses, en passant près d'un type dont elle sent dans chacune de ses fibres qu'il n'est pas "net"?<br /> <br /> Apprendre à nos filles à être fortes, évidemment. Ce n'est pas suffisant. Apprendre à nos garçons à ne jamais se conduire en pourceaux, c'est tout aussi indispensable. Et en attendant, faire baisser le seuil de tolérance pour tous ceux dont l'éducation a été ratée, ou inexistante. Sinon ça revient à dire que les femmes continueront à se battre pour s'introduire dans un espace appartenant aux hommes en priorité. Et c'est justement ça qu'il faut combattre, ensemble, hommes et femmes. Ne pas fabriquer un monde de femmes versus un monde d'hommes, mais un monde où tous vivent ensemble, à égalité.<br /> <br /> Quant aux "fous de dieu", ils n'ont pas attendu l'affaire Weinstein, me semble-t-il, mais j'dis ça...<br /> <br />
L
Le thème est grave, aussi je vais essayer de bien choisir mes mots. <br /> <br /> S’il est bon d’en parler, de ne pas garder pour soi un épisode de sa vie qui peut encore porter préjudice aujourd’hui, de ne pas laisser l’Autre prendre possession de sa vie ou de son corps, de faire prendre conscience de l’ampleur d’un phénomène, je suis perplexe quant au choix du réseau social, comme Pivoine ou Jo Ridée Rieuse. La facilité qu’offre le réseau social d’exprimer ses émotions, son vécu, son quotidien, a son revers de médaille, à savoir qu’on risque de ne plus faire cas de ce déferlement de #balancetonporc et de #MeToo. <br /> <br /> Et je me pose les questions suivantes : est-ce que #MeToo de celle qui tente d’oublier la fois où elle a failli « y passer » et où, à grand renfort de morsures et griffures, elle a su préserver son intégrité, a la même valeur que le #MeToo de celle qui se fait siffler dans la rue ? Quelle est, ensuite, la part de celles qui mettent le même hashtag pour marquer leur solidarité aux autres femmes, ces femmes qui ont souffert, souffrent encore et devront encore endurer le regard des autres ? <br /> <br /> Je préfère penser que la personne – quel que soit son sexe – qui a subi un épisode traumatisant est écoutée, crue et prise en charge au niveau individuel et que sa souffrance est reconnue socialement.
Répondre
L
Mais c'est de sexisme qu'il est question, en l'occurrence... Tout mélanger ne servira personne.
L
Je pense que sous le hashtag #MeToo d'autres personnes pourraient s'exprimer en termes de harcèlement ou d'agression, les petits, les gros, les jeunes garçons devenus adultes, les personnes de couleur... la liste n'étant naturellement pas exhaustive.
L
Je reviens préciser ma pensée quant aux réseaux sociaux: ils offrent quand même l'avantage imparable de diffuser des idées en un temps record. Chaque fois qu'une femme a tenté de parler via les médias, elle a été facilement mise en doute, parce que le plus souvent, elle était seule (voir Tristane Banon vs DSK). Twitter a démultiplié la parole et l'a propulsée de façon planétaire... C'est vertigineux, mais je n'oublie jamais que ça part d'une réalité dramatique, vécue au quotidien par des millions de femmes, qui n'ont pas toutes <br /> un entourage familial et amical à l'écoute, le bagage culturel ou les moyens intellectuels ou financiers de se défendre. Et puis flûte, il n'est tout simplement pas normal d'avoir perpétuellement à se défendre, à se justifier, non mais sans blague...<br /> ;-)
L
Je comprends tes questions, je me les suis posées aussi. Je ne vais pas répéter mes réponses, tant à Pivoine qu'à Jo... Mais le fait est que si les femmes se libèrent via les réseaux de ce poids qui les étouffe, c'est bien parce que, pour la plupart, cette souffrance n'a pas été reconnue, prise en charge.<br /> Quant à la valeur des témoignages, je crois vraiment qu'il y a un continuum. La femme qui se fait siffler dans la rue, on lui signifie que la rue est l'espace de celui qui l'interpelle... Le reste suit (nooon, je ne suis pas en train de dire que le mec qui siffle violera, je dis simplement que l'idée de départ est la même, celle d'une femme plus objet que sujet).<br /> <br /> Enfin j'ai vraiment le sentiment que ce ne sera pas un feu de paille; au-delà de la prise de parole, il y a une prise de conscience qui n'est pas anodine. <br /> <br /> Parce qu'au fond, être entendue est une chose, mais si rien ne bouge, si la situation persiste, ça revient à mettre un pansement sur une jambe de bois. <br /> <br /> :-)
P
J'ai été perplexe sur le fait de raconter des histoires personnelles sur les réseaux sociaux. Je ne pratique que facebook, ce qui est bien assez, (et je me dis toujours que je devrais faire davantage de catégories dans mes contacts, et poster en conséquence), et je ne me vois pas racontant #metoo (et certainement pas balance ton porc, parce que des porcs il y en a eu quelques-uns, et puis, je ne trouve pas cette expression très belle), sur facebook.<br /> <br /> Déjà, quand j'avais fait une alllusion à une histoire familiale, (qui ne me concernait pas directement) dans mon blogue, une blogueuse m'avait répondu qu'elle trouvait que ce n'était pas le lieu d'évoquer cela, pourtant, j'avais été suffisamment allusive, je ne nommais pas, et qui plus est, c'était une histoire qui m'a fait me poser (et encore aujourd'hui) beaucoup de questions (sur le fonctionnement familial, notamment, qui n'a pas pu empêcher certaines choses)...<br /> <br /> Côté boulot, je n'ai pas eu trop à me plaindre, le harcèlement pur et simple ayant été déjà assez costaud. Naturellement, comme prof, et comme jeune prof, j'ai eu des insultes (d'autres profs ont eu des pétards pirates), naturellement, un directeur m'avait donné comme seul conseil "ne tournez jamais le dos à vos élèves", etc. Mais je mettais ça sur le compte global de la situation dans l'enseignement dans une capitale - et dans une capitale où la pauvreté sévit. Mais dans les transports en commun, en vacances (ex. Tu dis non à un type tu entends, textuel "les Belges baisent mal") ... C'était lourd. Je me disais, c'est l'endroit qui veut ça. Célibataire longtemps, je suis sortie, j'ai pris des "risques", mais je disais non, la plupart du temps. Je devais aussi défendre mes positions. Face à des fantasmes masculins qui ne sont pas les miens, loin s'en faut. Au bout du compte, quand j'y réfléchis, je me rends compte que je n'aime pas beaucoup les hommes... Je m'en méfie. Mais il y a des femmes qui peuvent être lourdes aussi. On dit qu'elles acceptent plus facilement le refus, mais ce n'est pas toujours vrai. J'ai quand même dû un jour porter plainte, rien que pour pouvoir changer de numéro de gsm... Ignorant qu'il y avait moyen d'acheter tout simplement une carte et de jouer avec les cartes sim... bref... pas simple tout ça... <br /> <br /> En somme, avec la sexualité, on peut soit se tenir au milieu... Soit avoir la chance que ce soit couplé à la tendresse et à l'amour... Soit tomber dans le reste. Le sexisme, même chez les écrivains (et parfois, de grands écrivains), (je ne parle pas ici de leur vie privée, que je ne connais pas toujours), mais de leur prose... Le sujet est inépuisable et je n'ai fait que survoler la question. <br /> <br /> Le comble, c'est quand je me dis que mon ultime ami, celui avec qui je suis restée cinq ans et que j'ai fini par quitter quand, justement, sous l'influence de l'alcool, il devenait insistant... Cet ami était pourtant un homme de mon milieu, qui avait fait le même type d'études que moi... Avec qui j'avais plein de points communs, mais qui n'était pas fichu de respecter une femme. Surtout quand il avait bu. Bizarre quand même... Et finalement, cela déchaînait ma colère, qui rentrée, finissait par éclater... Et c'était moi qui passais pour une hystérique... Eh oui.......
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L
Ton commentaire est très éloquent, et décrit parfaitement la situation: quand on en arrive à penser que les comportements insistants, lourds, vulgaires, salaces sont, non pas normaux, mais inévitables. Qu'on doit faire avec, s'en accommoder, s'en protéger, sans que leurs auteurs ne soient incités à se remettre en question...<br /> <br /> N'en déplaise à certains (j'inclus les 2 sexes), il y a bien un continuum qui va du sifflement à l'agression, un espace non interrompu où on refuse à la femme une liberté totale.<br /> <br /> Pour ce qui est des réseaux sociaux, il y a différentes façons de les aborder, de les envisager. Perso j'y expose mes opinions, certains y racontent leur vie. Ce qui est certain, c'est que personne n'a à t'y imposer quoique ce soit, tant que tu ne pratiques pas la diffamation. Ceux que ça dérange n'ont qu'à passer leur chemin, c'est ma conviction.<br /> <br /> Enfin, le #balancetonporc... Il y aurait évidemment des tonnes et des tonnes de choses à dire sur le terme. Mais à s'appesantir sur le titre choisi, on masque tout le reste, et tout le reste, c'est de la souffrance quotidienne...<br /> <br /> Bise de femme à femme. Libres
C
Tu dis tout exactement comme toutes les femmes aimeraient le dire, ou du moins l'entendre dire.<br /> J'ai du mal à commenter, certainement parce que cela me touche de trop près...Vraiment trop près.<br /> Mais je suis heureuse que certaines choses bougent. Et je suis d'accord avec tout ce qui s'écrit ici dans les commentaires.<br /> J'ai lu un article récemment avec lequel j'étais assez d'accord, qui disait que le machisme et son cortège de plaies venaient en grande partie du fait que dans les religions monothéistes, Dieu est toujours représenté comme un personnage masculin (même s'il n'a pas de sexe officiellement, on parle quand même de "Dieu le père")...Alors que chez les Grecs par exemple, il y avait autant de déesses que de dieux. <br /> Bref, je te remercie pour ce billet qui ajoute de l'eau à ce moulin précieux de la lutte pour l'émancipation des femmes et leur respect.<br /> Bises émues et solidaires<br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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L
Les religions, et le fait que les hommes, pour s'assurer que leur descendance est bien d'eux, ont bouclé et assujetti les femmes.<br /> <br /> Je comprends ta retenue, je me souviens de ton billet, sur une chanson de Mc Cartney...<br /> <br /> Il est absolument anormal qu'on en soit encore là, comment peut-on espérer voir les choses s'améliorer dans les pays les plus défavorisés ou les plus obscurantistes alors que dans notre monde occidental, dit civilisé, on en est encore à devoir se défendre!<br /> <br /> L'égalité ne sera réelle que lorsqu'elle sera universelle. Commençons. Il est temps.<br /> <br /> Bises touchées et résolues
J
Bien sûr, je suis d'accord, bien sûr il faut écouter la parole des femmes et sanctionner les hommes qui harcèlent. <br /> Mais la déferlante #balancetonporc, je n'aime pas trop. La parole des femmes ne devrait pas passer par les réseaux sociaux. Je trouve que c'est malsain.<br /> Pour crédibiliser cette parole, inutile de crier sa haine sur tous les réseaux sociaux. il faut porter plainte et la procédure mènera à la condamnation.<br /> Bien sûr, c'est plus long mais la sanction sera 'en principe' juste et évitera le grand déballage.
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L
Jo, j'ai surtout vu de la détresse, et des femmes qui se comptent, dont je fais partie. Des femmes qu'on n'a pas crues, ou à qui on a dit "oh t'exagère", ou "tu comprends rien" ou "allez, dis-le, qu'au fond tu aimes ça". Des femmes qui se sont tues aussi, parce qu'elles se sont dit "je dois y être pour quelque chose, sinon ça ne m'arriverait pas". La honte est là, rampante. C'est cette honte que les femmes qui parlent sont en train d'écraser, et la culpabilité qui va avec.<br /> <br /> Quant à la justice, sache qu'une femme qui avait enregistré les propositions et menaces de son employeur ("si on n'a pas de relations sexuelles on aura de mauvaises relations professionnelles") a été déboutée en appel parce qu'elle avait violé la vie privée de l'employeur en question!!! Oui oui oui, elle aurait dû prévenir le monsieur qui la harcelait "Attendez m'sieur, j'enregistre." Autrement dit, coupable d'avoir tenté d'apporter une preuve irréfutable.<br /> <br /> Je pense aussi à cette affaire toute récente, cette môme de 11 ans dite consentante par la justice.<br /> <br /> Tiens, un tweet parmi d'autres: "Sifflements et mots gras à mon passage. Je me retourne. Ça vient d'une voiture de police. Porter plainte où après ça ? #BalanceTonPorc"<br /> <br /> Alors quelques noms sortent... Très peu en l'occurrence. Alors c'est violent. Ce que les femmes qui vont porter plainte entendent de la part des policiers, ce n'est sans doute pas violent "t'es sûre que tu n'es pas déviante?" "tes positions sexuelles préférées c'est quoi?" "mais je suis sûr que tu aimes ça, le sexe violent", et ils lui reprochent de ne pas pleurer, de ne pas s'effondrer en racontant. Elle avait 14 ans. <br /> <br /> Non, décidément, ce n'est pas cette parole libérée qui est haineuse et malsaine, c'est ce qui se passe dans la vie de ces milliers de filles, de femmes en France, et ces millions d'autres dans le monde qui suivent le mouvement.<br /> <br /> J'ose juste croire qu'il y aura un avant et un après ce hashtag, pour plus de respect mutuel et de compréhension. Plus d'égalité.<br /> <br /> Et je répète cette phrase de Françoise Héritier, "toutes les actions qui font avancer la cause des femmes sont bonnes à prendre"
B
Tu as si bien parlé, La Baladine. Ton texte est d’une finesse et d’une justesse imparable. Tu as su donner toutes les nuances dans cette félonie d’agression, sexuelle, psychique, diabolique même. Quand la parole se délie pour dénoncer ces infamies, c’est un début de la fin et ça prendra le temps que ça prendra, le vin est tiré. Je salue ce courage pour dénoncer cette forfaiture silencieuse qu’on n’osait même pas aborder tellement le sujet était tabou. J’ai appris récemment au Pakistan, qu’on imposait à la fille violée d’épouser le violeur. Le suprême déni commis envers la femme, ma mère, ma sœur. Merci La Baladine, pour ton texte si parlant, si clair. Tu as su trouver les mots justes pour toucher toutes les zones d’ombres de ce mal qui rongeait la société, toutes les sociétés.<br /> Bises émerveillées, chère amie.
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L
Merci d'être revenu et de prendre le temps de répondre non seulement avec bienveillance, mais avec la poésie qui te caractérise. Comme je l'ai dit déjà, l'égalité sera effective quand elle sera universelle. Ce n'est pas pour demain, mais comme le dit l'anthropologue Françoise Héritier, "toutes les actions qui font avancer la cause des femmes sont bonnes à prendre". Côte à côte. L'issue n'est pas pour demain, il nous faudra tous, plus que jamais, être vigilants. <br /> Bises reconnaissantes, cher poète.
X
Ton texte, véritable plaidoyer, me laisse sans voix tellement je suis d'accord avec toi. J'ai presque honte d'être un homme et je redoute aussi l'effet inverse qui consisterait à ne plus "parler" à une femme sous peine de passer pour un goujat. Je sais que les femmes gagneront ce combat , elles, vous avez une plus grande détermination pour les causes justes .<br /> Cette phrase m'interpelle:" dites à vos garçons que cela ne se fait pas, à vos filles que l'on a pas le droit de faire ça".<br /> C'est ce que je m’efforce de faire avec mes enfants,"normalement" intelligent pour comprendre. Ce serait certainement plus facile si pour nous vendre une bagnole,un gel-douche et que sais-je encore de "masculin" on arrêtait d'agrémenter les publicités de filles sexy et un peu"nunuches".<br /> Mauvaises images de la femme!
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L
La honte est pour ceux qui usent et abusent de leur pouvoir, et ceux qui se taisent (et quand je dis ceux, je pense êtres humains, pas uniquement hommes). <br /> Les femmes, et les hommes, côte à côte, feront changer les choses, sans doute... Pour arriver à l'égalité universelle, il nous faudra sûrement encore 4 siècles, au moins...<br /> Tu as raison de revenir sur l'éducation, qui passe par l'exemple, et l'exemplarité. Quant aux pubs, il faut les critiquer, sans relâche, sans complaisance.<br /> Bises
A
Comment ne pas être en accord avec ton texte.<br /> Plus les hommes accèdent à des pouvoirs étendus, que ce soit par la notoriété, la politique, le fric, le monde des médias, etc. ; plus ils ont un sentiment de puissance sur autrui, et même de toute puissance, qui, dans leurs têtes de mégalos névrosés, les autorisent à tout ce qui leur plaît, et dans tous les domaines, et généralement sans aucun respect des autres, qu'ils soient leurs collatéraux ou leurs subordonnés.<br /> En l'espèce, il s'agit de l’aspect plus intime, et le plus important pour l'être humain, celui de son identité personnelle et sexuelle.<br /> Ce n'est ni par choix, ni par hasard, que l'être profond se situe et se ressent dans la génitalité ainsi que dans la sexualité centrale. Que l'on soit homme ou femme, y porter atteinte c’est donc sans prendre à l'humanité la plus profonde. Et c'est aussi renier la sienne en se comportant comme prédateur.<br /> <br /> Comment la société prend en compte cette réalité ? Très mal assurément ! Et quoi qu'il en soit elle se montre incapable d'en traiter les causes valablement. Au moins jusqu'à présent…
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L
Tu rejoins, si je ne m'abuse, le point de vue de Françoise Héritier, que je partage évidemment totalement. Elle explique fort bien le le fondement de la hiérarchie des sexes, volonté de contrôle de la reproduction de la part de ceux qui ne disposent pas de ce pouvoir. Les sociétés occidentales ont commencé à ébranler ce modèle. Il faut continuer, ne rien lâcher, et essayer de faire en sorte que ça devienne universel. <br /> <br /> "C’est une évolution nécessaire des esprits qui doit être relayée par de multiples actions. C’est pour cela que je plaide y compris chez nous pour ce travail constant qu’est la vigilance sur soi-même et sur le discours. Il faut veiller à ne rien laisser passer. » J'y crois comme elle... Pour dans quelques siècles, sans doute ;-) <br /> <br /> En attendant, veillons!
D
Un beau texte. Un hommage à toutes ces femmes, celles qui souffrent encore et qui n'osent parler parce qu'elles ont peur. C'est à elles que je pense en te lisant et à tous ces hommes qui banalisent ces souffrances. Et à toutes les femmes qui disent que tout ceci n'est que normal. Il n'y a rien de normal à cela. Juste une normalité que l'on construit pour ne pas voir la réalité. Bises alpines.
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L
C'est parfaitement résumé. Merci.<br /> Bises de bord de mer :-)
N
Un beau plaidoyer contre les dérives de notre époque mais est-ce si contemporain? Les combats à mener sont nombreux, malheureusement. Bon week-end quand même.
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L
Hélas non, ça dure depuis des siècles. On ne peut évidemment mener tous les combats de front. J'ai choisi les miens.<br /> Le soleil s'est pointé dans ma campagne de bord de mer :-)<br /> Belle journée en vue!
L
et merci pour le lien
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L
Mais de rien! Il est top!
L
que dire de plus après ça ? Que je partage bien sûr totalement. Et que c'est vrai, chacun et chacune autour de nous a entendu ou subi ces abominables agressions. Je complète en indiquant que ne supporte plus d'entre Noir Désir et pourtant j'adorais ce groupe ! Alors voir la gueule de l'autre en couverture...
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L
Je comprends, il est parfois difficile de dissocier l'œuvre et l'artiste, quand l'artiste se révèle un salaud... (Céline, Paul Morand et d'autres)<br /> Je pense que les Inrocks ne sont à la veille de recommencer ;-)
B
Effectivement, il ne faut pas généraliser. Il n'y pas "les femmes" d'un côté et "les hommes" de l'autre. Mais peut-être les victimes et les bourreaux, protégés par leurs complices silencieux ? <br /> Bon week end. J'irai lire le texte que vous mettez en lien.
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L
Evidemment non, pas question de généralisation. Et malheureusement oui, les coupables bénéficiaient jusqu'ici d'un silence tacite, profitant de la peur et de la honte des victimes. Il est temps que la honte change de camp. La peur aussi.<br /> Le texte est très chouette!<br /> Ici le soleil est au rendez-vous, je vous souhaite le même :-)
B
Pas trop inspiré , La Baladine, je repasserai. Bises à toi
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L
La vie est dure pour les poètes... Ne repasse que si tu en as vraiment envie. Surtout pas d'obligation.<br /> Bises très amicales
P
Je vis sur la planète "Sanzinfos" depuis trois semaines et ne sais donc rien de ces affaires récentes que tu cites. Mais peu importe. Il y en a eu d'autres avant et me revient notamment en tête celle, assez récente, de cet élu écologiste dont j'ai oublié le nom. Là aussi la parole s'était libérée... et puis tue.<br /> <br /> Je viens de lire le texte de Jean-Marc Proust, qui dit bien les choses et le malaise ressenti à être anatomiquement du côté des oppresseurs et pour tout le reste (intellectuellement, émotionnellement, empathiquement, solidairement, fraternellement...) du côté des opprimées. <br /> <br /> J'ai eu la chance d'être accueilli, il y a quelques années, dans des groupes presque exclusivement féminins, au sein desquels la parole sur ces thèmes était libre. Il m'est arrivé de constater, hélas, que des femmes persistaient à catégoriser "les hommes" et "les femmes" en les cantonnant dans leurs rôles supposément "naturels", perpétuant ainsi le système patriarcal dont elles se plaignaient ! Actuellement je travaille dans un milieu presque exclusivement masculin... et il est certain qu'il y a du boulot à faire ! Je m'y emploie à chaque fois que je suis témoin d'une allusion sexiste, avec plus ou moins de succès. En dernier recours je peux m'appuyer sur les textes de lois concernant la discrimination. Le pouvoir des employeurs a été fortement renforcé sur ce point depuis quelques années. Encore faut-il en faire usage, et ce à tous les niveaux de la hiérarchie.<br /> <br /> Merci de parler de ce thème, hélas perpétuellement d'actualité.
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L
Aïe c'est rude, cet accueil, si tôt après ta manière de paradis solitaire... Désolée. (Denis Baupin, le nom qui ne te revient pas)<br /> <br /> Oui, le texte de JM Proust fait du bien, et heureusement, il n'est pas le seul.<br /> <br /> Merci pour ton écoute, ton empathie, ta compassion (dont je persiste à dire que ce n'est pas un gros mot). Merci pour ton implication, que je sens sincère. Avec des mecs comme toi, on y arrivera!<br />