Histoires de vie, et de vies...
22 Décembre 2019
Et voilà que Noël revient, immanquablement. Et qu'immanquablement, je m'en réjouis. Profondément. J'aime toujours autant le retour de décembre, les illuminations qui repoussent le noir précoce de la nuit, l'odeur des épices, du chocolat et des marrons chauds. J'aime toujours autant voir l'automne se fondre dans l'hiver, le soleil pâlir et réduire sa course, j'aime m'éblouir de le voir, au crépuscule, percer l'encre des nuages d'une coulée de lumière rutilante. Savoir le solstice d'hiver, la nuit mangeant le jour pour mieux renaître à la lumière, et, de l'autre côté du monde, l'exact opposé.
Alors je sais, les rabat-joie, les trouble-fête, les brise-rêve, brise-rire, éteignoirs d'étoiles vont dire "horreur, fête commerciale, turpitude, consumérisme" et j'en passe et des pires. Ça m'est égal. Leurs tentacules de malheur crasse ne s'infiltrent plus dans les eaux turquoises de ma liberté.
J'aime toujours autant décembre, et Noël, comme j'aime toujours autant le retour de chaque saison, comme j'aime toujours autant marcher, toujours un peu vite, en frappant le sol du talon. Le monde tourne, avance, et j'avance avec lui. J'aime ça. J'aime la vie, être vivante. Et chaque Noël revient me dire que j'existe, que j'avance, et j'y prends plaisir, et chaque pas me confirme que je suis là, que je suis moi, et j'aime toujours autant chaque chose.
Je voulais vous parler d'un plaisir non coupable. Écarter les marchands de peur, les prédicateurs de malheur, braver la bêtise, et diantre elle est partout celle-là, multiple et protéiforme, la relativiste, la complotiste, la démagogique, l'obscurantiste, la pseudo-scientifique, la raciste, l'antisémite, sans oublier la bêtise brandie par ces minorités corporatistes qui piétinent allègrement des valeurs qu'elles prétendent défendre, et nos libertés avec. Réducteurs de cœurs, grincheux confits dans leurs peurs, réducteurs de vie qui, non contents de gâcher la leur, de vie, s'obstinent à tenter de gâcher la nôtre.
Vous leur dites "Noël!", ils vous répondent "Enfantillages!"
Vous leur dites "Bonheur!", ils vous crient "Égoïsme!"
Vous leur dites "Amour!", ils vous crachent "Scandale! Provocation!"
Mais l'amour, crénom!? Ils ne le voient donc pas, ces gens-là? Parce que Noël, au fond du fond, n'est jamais fait que de ça. L'amour, ce concept originel, universel, essentiel. Fait d'humanisme, de tendresse, d'affection. De gentillesse. D'empathie. D'attention à l'autre, tous les autres, d'écoute bienveillante, de tolérance, de respect des différences. D'altruisme. Chacun pour toi plutôt que chacun pour soi. Cet amour même qui meut l'humanité en profondeur depuis la nuit des temps, parce que sinon, soyons terre-à-terre et parlons franc, il y a belle lurette qu'elle aurait disparu.
Alors, puisque Noël est là, tout près, qu'il a le cœur grand comme le monde, et généreux, et optimiste, et réaliste, je vais vous dire son secret, ce sera mon cadeau : nous vivons dans un monde qui va mieux. Vous ne me croyez pas? Vous avez tort, permettez-moi de vous le dire, et je vous invite à écouter un monsieur qui n'a rien d'un ravi de la crèche, un monsieur très très lucide qui a passé énormément de temps à décrypter très très sérieusement des centaines de chiffres, statistiques et rapports internationaux, un monsieur "opti-réaliste"**. Il nous rappelle que le monde n'a jamais été aussi peu violent. Que la liberté, la tolérance, l'éducation et la santé ont progressé ces vingt dernières années dans des proportions insoupçonnées.
Quelques exemples entre mille? Trois cent cinquante espèces d'animaux considérées comme disparues ont été redécouvertes. Le nombre d'homicides en région parisienne a chuté de 65%. Plus de 1 milliard de personnes ont échappé à l'extrême pauvreté, 2 milliards sont sortis de la famine. La mortalité infantile ne cesse de baisser. La couche d'ozone retrouvera son niveau initial sur la majeure partie du globe avant 2050. La forêt française s'accroît de 50000 hectares par an...
Alors certes, le monde va mieux, mais ça ne veut pour autant pas dire qu'il va bien. Ça veut juste dire que les pessimistes ne sont pas plus lucides, ou objectifs. Ils sont juste... pessimistes, négatifs, tout juste bons à nous plomber le moral et nous engluer dans une culpabilité mâtinée d'impuissance, les deux étant également et totalement délétères.
Le bon sens, l'intelligence de la réalité, il me semble, demandent de relever la tête, d'élargir le regard sur le monde, de regarder tout ce qui s'est transformé en bien, en bon, en beau, relever la tête, continuer à se battre pour ce qui nous indigne, parce que ça vaut le coup, et que "la bonté de l'homme est une flamme qu'on peut cacher mais qu'on ne peut jamais éteindre." ***
Noël est fait pour ça.
Noël n'est qu'un cœur qui bat ♥
Kisses. Never forget, Love actually is all around!
*Titre: Wet Wet Wet.
**Le monsieur dont il est question: Jacques Lecomte "Le monde va beaucoup mieux que vous ne le croyez!" aux éditions Les Arènes.
***La citation est extraite du livre "Un long chemin vers la liberté", son auteur n'est autre que Nelson Mandela.
Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous...
"Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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