Histoires de vie, et de vies...
20 Septembre 2018
Regarder la mer, cette perpétuelle mouvance, à peine moins pâle qu'un ciel duveteux, bruissante comme les feuilles agitées par le vent, comme le sang pulsant dans mes artères... le bruit d'une respiration rassurante... hier, aujourd'hui, demain procèdent du même ordre, tout ce qui vit bouge, palpite... et meurt.
Continuer... quand il est des jours où tout est grâce et des jours où tout est blessure... la vie est une immense imperfection.
Continuer... en dépit des erreurs parfois ignorées, des errements qui ne trouvent pas toujours d'issue, des rebuffades incriminantes, des silences pusillanimes, des réquisitoires à la petite semaine, des indifférences affichées.
Continuer... à peine riche de mes incertitudes et de mes quêtes incessantes, préférer obstinément le questionnement à la réponse idéologique.
Continuer... malgré la fatigue et le découragement qui guettent, insidieux... le cœur ouvert, vulnérable, mais ouvert... aux doutes, aux blessures, et aux victoires... le cœur ouvert, et vigilant, tout comme l'esprit... contrôler les sources, contrôler les faits... se libérer des modèles... savoir que la méchanceté n'est jamais intelligente, jamais, même si le monde dans lequel on vit essaie perpétuellement de nous faire croire le contraire.
La vie est une immense imperfection, mais parfois, on est saisie par la plénitude d'un jour lumineux... et dans la minute qui suit, le destin vous l'assassine.
Continuer... dépasser le quotidien pour atteindre l'espérance... faire la part de ce qu'on vit, ce qu'on doit vivre et ce qu'on rêve... ne rien céder aux normes, aux dogmes, aux simplifications trompeuses et aux mensonges séduisants, aux forces des peurs et des habitudes, au cynisme.
Regarder la mer bleue, grise, verte, vibrante, comme une intime consolation face à la douleur et l'injustice du monde... regarder la mer, solitaire, mais reliée au grand mouvement du monde... solidaire... unique comme chacun, et multiple comme trop peu.
Continuer... questionner l'intime, et se garder de dévoiler le privé... aller de l'avant... tenir... ne pas se laisser engloutir par la noirceur du monde.
Continuer, inconsolable. Et gaie.
*"Dans certains cas, continuer, seulement continuer, voilà ce qui est surhumain" Camus, La Chute
**photo ©collection Catherine et Jean Camus
Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous...
"Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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