Histoires de vie, et de vies...
20 Avril 2018
La jolie brune aux yeux noirs et le garçon très beau mais pas de tout repos ne se sont pas quittés pendant quelques années. Ils étaient dans la même école et vivaient ainsi, au rythme des récrés, des cours et des vacances. Ensemble ils ont fait leurs apprentissages et plus car affinités. Ils se sont fait les serments que se font les enfants qui s'aiment, qu'ils échapperaient à la vie qu'on leur faisait vivre et qu'ensemble, ils feraient autre chose, autrement. Ils seraient libres, ils seraient beaux et ils seraient heureux...
Ils étaient tendres, un peu faibles, la dureté de la vie a fait le reste, qui les a fait se perdre de vue, de cœur, de tout. Il est resté des parfums, des sons, et des cicatrices dont certaines sont aigre-douces... Nous sommes tous ainsi sans doute, des blessés cicatrisés, pas toujours bien cicatrisés, sensibles, humains, tellement humains. Nous sommes de chair et de chagrin.
Mais parfois il est des moments très doux où, tous chagrins guéris, les anciens amants découvrent qu'ils sont devenus des amis.
J'ai rencontré la jolie brune aux yeux noirs il y a peu. Une rencontre, c'est toujours une énigme, une terre inconnue, aux contours un peu flous... et quelquefois, c'est une évidence. J'ai aimé l'aimer tout de suite, cette ancienne jeune fille là, et nous sentir deux sans médiocrité. Elle est belle et rare, et digne. C'est tout simple au fond, on a envie que l'homme qu'on aime ait aimé des femmes bien, avant soi. Les autres... les autres sont vexantes, un peu "m'enfin c'est vrai quoi, il aurait pu se montrer un rien plus difficile"...
Il me semble (et ce qui vaut pour moi, femme, peut valoir pour un homme, hein, ne soyons pas sexistes), il me semble donc que ça devrait rapprocher d'avoir aimé, d'aimer le même homme... donner naissance à une forme d'intimité spontanée, dans une chaude convulsion humaine. Après tout, faire l'amour, vraiment l'amour, avec quelqu'un qu'on aime, qu'on regarde au fond des yeux et en conscience, c'est voir ses mille visages passés, présents et à venir, c'est chacun tenir la moitié du monde et l'offrir à l'autre. Pour ceux qui se sont aimés ainsi, pour de vrai, il y a un amour qui survit aux guerres de l'amour.
Et moi, qui aime cet homme au point qu'il m'intéresse tout le temps, j'aime que ces deux-là, ces deux enfants qu'ils furent, se parlent avec leurs cœurs d'aujourd'hui, et qu'ils aient l'un pour l'autre la tendresse qu'ils méritent.
*Merci à Jacques Prévert pour le titre
Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous...
"Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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