Histoires de vie, et de vies...
20 Décembre 2018
On peut se poser la question.
En ces semaines confuses où l'hypocrisie fait rage, tant sur les blogs que sur les réseaux sociaux. Où la tartuferie copine salement avec le patelinage. Où voir midi à sa porte tient trop souvent lieu de grille de lecture.
Où certain.e.s prétendent brandir leur droit à la justice en privant les autres de leur liberté de se déplacer et de travailler.
Où certains politiques qui s'ambitionnent insoumis flirtent sans vergogne -pudeurs de gazelle envolées- avec la nébuleuse nationaliste, antisémite et complotiste.
Où une femme qui martèle le droit inaliénable au blasphème se voit menacée de viol et de mort.
Où les agressions homophobes se multiplient.
Où l'on peut s'entendre dire que pour être une féministe respectable il faut être morte ou survivante.
Où les discours de haine se libèrent avec une violence qui nous promet le pire.
Où guerres, famines et catastrophes climatiques fauchent des populations dans une indifférence générale affichée.
Où la planète saccagée, surchauffée, exténuée, regarde l'humanité frénétiquement s'auto-détruire.
J'arrête là parce que c'est bientôt Noël, que je ne suis pas un bourreau, que mon but n'est pas d'ennuyer, ni d'attrister. Et puis toutes ces choses-là, ci-dessus, et d'autres choses aussi, dites avant, justement, à force de les dire sans être entendue, de les répéter obstinément pour les découvrir ensuite retournées contre soi...
J'arrête là mais j'essaie quand même de vous expliquer: imaginez un puzzle d'émotions brûlantes, dont il faudrait extraire, non une douleur béante et désordonnée, mais une clarté, minuscule mais tenace, qui concentrerait et le sens et la vie.
C'est un peu ça, l'esprit de Noël, non? Des entrelacs d'amour, d'indignation, de courage et de peur qu'on se dit les yeux dans les yeux, douillettement installés autour d'un grand plat de petits gâteaux faits maison qu'on grignote en bavardant, tout en écoutant un vieux disque très rayé qu'on aime comme si on l'avait fait soi-même...
J'avais déjà la chanson en tête quand j'ai commencé cette petite lettre, mais je me suis demandé quelle voix allait le mieux porter mon idée, ma petite lumière du fond de moi: celle, émouvante, bouleversante, de Judy Garland? La chaleur envoûtante de Sinatra? Le jazz chaloupé de Lou Rawls?
A tous ceux là que j'aime pourtant, que j'aime aussi, j'ai préféré la simplicité pure, assez imparfaite du bouillant nonchalant Chris Martin, alias Coldplay... Juste un piano voix où tout sonne tendre, et surtout ces moments où Chris a un petit chat dans la gorge, où sa voix vacille, on sent bien que ça l'embête un peu, qu'il aurait aimé faire parfait, mais... ce petit chat dans la gorge, c'est toute la délicatesse de l'émotion...
Alors je vous souhaite un très bon Noël, chaud et tendre, truffé de morceaux de paradis comme autant de petits bonheurs que vous irez chercher vous-mêmes, parce que vous saurez, vous oserez le faire, vous qui savez entendre au-delà des mots.
Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous...
"Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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