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Histoires de vie, et de vies...

L'hymne des femmes

L'hymne des femmes

Alors bien sûr, comme chaque fois que la parole des femmes se fait entendre, chaque fois un peu plus fort, un petit peu, un tout petit peu plus fort, elle est amoindrie, mise en doute, délégitimée, voire même sa couleur violette masquée par un brouillard jaune...

Tout est toujours à refaire.

Des décennies qu'elles se soulèvent,  des décennies qu'on leur reproche de ne pas employer les bons termes, la bonne méthode, de ne pas avoir le bon timing...

Ce n'est jamais le bon moment, ce ne sont jamais les bons mots, c'est pourtant la vérité crue.

Partout elles vacillent, partout elles tombent, partout elles meurent.

Ici, elles parlent, enfin. Et pourtant il s'en trouve toujours pour douter. Pour amoindrir. Pour jeter un voile noir de suspicion, et s'il leur prenait l'envie de renverser les rôles? 

On leur reproche leur colère. Mais qui donc est dénué d'humanité au point de ne pas se mettre en colère devant les chiffres, celui des violences conjugales, première cause de mortalité chez les femmes européennes âgées de  19 à 44 ans, celui des violences tout court, qui frappent 70% des femmes dans le monde? Qui peut rester indifférent, ou fataliste? 

On ne le répétera jamais assez, je ne le répéterai jamais assez, partout dans le monde, chaque jour, chaque minute, des femmes subissent des violences, des actes, des menaces. Pas de frontière qui tienne, ni de classe sociale, d'ethnie ou de culture. Dans la maison, dans la rue, sur le lieu de travail, en temps de guerre comme de paix, des femmes sont frôlées, frottées, palpées, menacées, battues, violées, mutilées, tuées. Souvent, trop souvent encore, en toute impunité.

Des femmes. Juste des femmes. Parce qu'elles sont des femmes.

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À propos
La Baladine

Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous... "Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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P
Il est très beau cet hymne, c'est curieux, car je viens seulement de le découvrir (j'ai regardé le film "La belle saison" avec Cécile De France et Izya Higelin, dont on m'avait dit beaucoup de bien, et pourtant, au début, je n'ai pas trop aimé, enfin, moins que d'autres films, mais en regardant plusieurs fois le début, j'ai mieux compris). J'ai cherché cet hymne et j'en ai trouvé deux ou trois versions sur youtube... Que j'ai partagé avec des amies (dont certaines ne le connaissaient pas plus que moi). <br /> <br /> Normal, à l'époque, j'avais 13 ans, je chantais d'autres hymnes (même pas l'Internationale !!!) et je doute qu'il passait à la radio. Ou à la télé. Ou alors à des heures où je n'étais plus devant. En l'écoutant, je pensais à toi un moment, et puis voilà, en lisant ton avant dernier article, je clique sur ton "profil" et je vois en résumé, quelques articles et celui-là "L'hymne des femmes"... Curieux non ?
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A
Bonjour la Baladine, je connaissais le 3919 mais pas le point noir dans la main, merci de m'informer de cela. Car une des choses les plus difficiles, c'est de réussir à oser en parler. Savoir aussi que dans cette terrible épreuve, tout le monde n'est pas notre ami. On peut tomber (et de plus en plus, certes) sur des gens compatissants (assistants sociaux, gendarmes, etc) comme sur des professionnels censés aider et qui enfoncent ou retournent leur veste. Il faut aussi apprendre à se méfier, de tout et de tout le monde, c'est très important. Et surtout, surtout, au minimum qu'un proche soit au courant de ce qui se passe vraiment, et que la personne cherche à s'en sortir. Qu'au moins quelqu'un puisse soutenir et témoigner. Car une des armes terribles dans ce contexte et peut être la cause de tant de morts, c'est l'isolement de la victime.
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M
Le monde est ainsi fait, c'est la loi du plus fort.... Et combien savent qu'elles ne seront pas crues, pas écoutées...Pourtant les hommes savent qu'elles n'ont rien à y perdre, <br /> heureusement il y en a qui comprennent !<br /> Bises du jour La Baladine
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C
J'aurais tant à dire. Tu le dis si bien. Tu sais toi, que je ressens tout ça au fond de mes tripes.<br /> parce que ma vie n'a été qu'un long cri muet pour me débarrasser, si ce n'est du souvenir, au moins du sentiment de honte qui s'y rattache.<br /> Une longue lutte contre les tabous, les principes, les conditionnements.<br /> Une longue révolution intérieure, une rêvolution intime, une libération.<br /> Alors je lis sur tes mots ce qui me fait du bien, comme un baume : l'espoir qu'un jour, cette horreur s'arrêtera.<br /> Une petite remarque sur les symboles de couleurs : le violet et le jaune sont dites complémentaires...<br /> Le combat pour les femmes est un combat pour les Hommes. Et pas contre. Ni en dessus, ni en dessous.Juste à la même juste place.<br /> <br /> Bisous et merci pour tes cris du fond de nos ventres.<br /> ♥︎♥︎♥︎
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L
Je sais ta longue marche..<br /> Maintenant, soyons lucides, nous ne sommes pas à la veille des lendemains féminins qui chantent, même si depuis MeeToo, ça bouge (ce sera l'objet de mon prochain article).<br /> Quant à ta remarque sur les couleurs : le féminisme aujourd'hui n'est pas dirigé contre l'homme, mais contre le patriarcat, c'est toute la différence ;-)<br /> Côte à côte, c'est ce que je martèle depuis le début, inlassablement (quoique, à force de me heurter toujours aux mêmes objections, je fatigue, et je ne parle pas de toi).<br /> Sinon, je remarque que parmi les gilets jaunes, il y a énormément de femmes. Et ça colle avec le fait qu'elles sont les plus fragiles socialement; mères "célibataires", charge mentale ET financière, emplois plus précaires, temps partiels etc... <br /> Je comprends le mouvement. Mais ni la méthode ni la cible ne sont justes. <br /> Souhaitons que cela ne nous mène pas tout droit dans les bras du populisme et d'une guerre certaine.<br /> En attendant, des femmes meurent, des enfants aussi, et les homosexuels sont en danger.<br /> :-(
P
« Des femmes. Juste des femmes. Parce qu'elles sont des femmes. »<br /> <br /> Peut-être sont elles davantage considérées comme "objets", comme "possessions", comme "proies" que femmes, précisément.
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L
Crois-moi, j'aimerais vraiment avoir tort...<br /> :-)
P
Oui, tu as sans doute raison. Plus lucide que moi.<br /> <br /> [j'ai mal aiguillé le même commentaire juste en dessous]
L
Je crains que "davantage" ne soit pas le bon terme... Femme, objet, possession, proie, pour beaucoup encore, beaucoup trop, sont ni plus ni moins synonymes... Précisément.
M
Juste des femmes qui meurent des coups mais aussi des mots!
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P
Oui, tu as sans doute raison. Plus lucide que moi.
L
Hélas, tout est "bon" pour les écraser. <br /> Il n'est qu'à voir cette petite liste bien connue qui en dit long sur le sexisme de la langue française:<br /> <br /> Un homme à femmes, c'est un séducteur<br /> Une femme à hommes, c'est une pute<br /> <br /> Un entraîneur, c'est un homme qui entraîne une équipe sportive<br /> Une entraîneuse, c'est une pute<br /> <br /> Un professionnel, c'est un sportif de haut niveau<br /> Une professionnelle, c'est une pute<br /> <br /> Un gagneur, c'est un homme qui réussit<br /> Une gagneuse, c'est une pute qui rapporte<br /> <br /> Un masseur, c'est un kiné<br /> Une masseuse, c'est une pute<br /> <br /> Un homme qui fait le trottoir, c'est un paveur<br /> Une femme qui fait le trottoir, c'est une pute<br /> <br /> Un courtisan, c'est un homme qui est proche du roi<br /> Une courtisane, c'est une pute<br /> <br /> Un gars, c'est un jeune homme<br /> Une garce, c'est une pute<br /> <br /> Un homme public, c'est un homme connu<br /> Une femme publique, c'est une pute<br /> <br /> Un homme facile, c'est un homme agréable à vivre<br /> Une femme facile, c'est une pute<br /> <br /> Un péripatéticien, c'est un adepte de la doctrine d'Aristote<br /> Une péripatéticienne... c'est une pute
M
Seules les femmes qui subissent la violence peuvent en parler quand il d'agit de les critiquer, de les blâmer , il y a l'amour des enfants, l'amour qui espère, l'espoir fou que ce soit la dernière fois, il y a, il y a... en tout cas il faut continuer le combat<br /> Bonne journée
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L
Ne pas baisser les bras, bien sûr. #NousToutes<br /> Merci d'être revenue :-)
J
Bonjour Baladine ! Quel abominable "bilan" toutes ces femmes mortes, violée, violentée dans le monde... <br /> Il y a cette question que je me pose toujours... aux premiers signes de violence, pourquoi tant de ces malheureuses femmes continuent de rester jusqu'a se faire tuer, alors qu'en France (du moins) elles ont d'autres choix ? Un grand mystère pour moi. <br /> Finissant par te citer : "voire même sa couleur violette masquée par un brouillard jaune..." là, je n'ai pas pu réprimer un grand sourire :)<br /> Bonne semaine Baladine. Amitiés.
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L
Merci à toi, Ambre, merci infiniment, de rappeler quel est le parcours de celles qui parviennent à partir avant le drame. Et j'en profite pour rappeler le 3919, et le point noir dans le creux de la main, signal de détresse et appel à l'aide...<br /> Bises de frangine, comme dirait Célestine :-)
A
Bonjour à tous et toutes,<br /> je voudrais également répondre à Julie, pourquoi tant de femmes restent malgré tous les malgré. <br /> Je connais intimement une femme qui a réussi à partir. Pour cela, elle a dû préparer son départ longuement à l'avance, en confiant par ex ses papiers (bulletins de salaire, etc) et autres affaires de première nécessité à des proches de confiance; elle a dû faire comme si de rien n'était le jour J, et se débrouiller pour que ses 3 enfants acceptent de venir avec elle. Elle a dû se cacher pendant des mois (hébergée par un hôtel social où elle a subi du "racisme à l'envers"... c'était la seule Blanche...) pour ne pas qu'il la retrouve avant qu'elle ait entamé la procédure de divorce. Car il faut savoir que ce genre d'homme, on ne le quitte pas "normalement". La personne dont je parle a donc, pour sauver sa peau, dû abandonner TOUT ce qu'elle avait. Du matériel, certes, mais qui peut vivre sans "le matériel"? Et encore, elle, elle a(vait) un travail. Qu'en est-il de celle(s) qui dépende(nt) financièrement de l'homme? <br /> Bonne journée
L
@Edmée, un grand merci à toi pour ton intervention. Je me souviens très bien de ton texte. Bien sûr je le laisse, et j'invite tout le monde à le lire.o<br /> Bise sororale
L
@Julie, eh bien tu tiens là une réponse forte, et claire! Je n'aurais pu mieux dire qu'Edmée, qui sait de plus intimement de quoi elle parle.<br /> Reste que j'ai découvert, au cours de mes recherches, que toutes les femmes tuées par leur conjoint ou ex ne sont pas forcément des femmes battues. Et que même si elles le sont, leur mort est rarement consécutive au fameux "coup de trop". En fait, la dénomination "morte sous les coups" est souvent fausse. Elles sont tuées froidement, délibérément pour la plupart. Et ça tord les tripes encore plus.<br /> :-)
J
Bonjour (la bien) Edmée ;) MERCI pour ce poignant et courageux témoignage, je suis très touchée. Bonne semaine pour toi aussi :)
E
https://edmeedexhavee.wordpress.com/2018/10/05/on-le-lui-avait-dit-pourtant/<br /> <br /> Pardon à ma chère Baladine, mais il me semble que ce n'est pas inutile... (tu peux enlever, naturellement! Je comprendrai...)
E
Bonjour Julie. Pour avoir fait partie de celles qui pourraient partir et restent (mais je suis partie, un jour, et c'est ainsi que je peux en parler :) ), il y a plein de raisons, toutes mauvaises mais réelles. L'envie de croire à l'illusion qu'il nous aime (il le dit en pleurant quand il "demande pardon") et que nous sommes la SEULE à le comprendre (il le dit aussi). La peur pour des motifs financiers, enfants, organisation d'une vie que souvent on n'a pas envisagée seule ou sans son homme. Le manque d'aide à l'extérieur (ce n'est pas évident partout, et personnellement flics et gendarmes étaient du côté du mari, sans conteste, et repartaient en me sermonnant). C'est très complexe comme situation. <br /> <br /> Bonne semaine :)