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Histoires de vie, et de vies...

Manif pour qui?

Je connais une jeune femme qui se prénomme Julie. Elle est vive, belle, ardente, cheveu de jais et sourire éblouissant. Et cordiale. Et bienveillante. 

Bon, ce n'est pas à elle que je m'adresse aujourd'hui, mais à Julie-que-je-ne-connais-pas, qui m'a apostrophée l'autre jour sur un blog que j'aime beaucoup et que nous lisons communément, dont l'auteur me fait l'honneur et le plaisir de visiter le mien. Il y était question de bague, d'alliance même, et de couple de même sexe, c'était au lendemain du retour de la peu reluisante Manif pour tous, c'était un billet fin, joli, tendre. J'ai aimé, souri, je l'ai dit. 

Et donc, là, Julie-que-je-ne-connais-pas m'a donné une leçon de tolérance et de libre pensée, au prétexte que j'avais qualifié les manifestants de la veille de crétins réacs. A dire vrai, réacs n'a pas eu l'air de la choquer outre mesure, mais je me suis fait dire: "Crétin, crétin, les gens ont le droit de penser ce qu'ils veulent". S'ensuivait un petit laïus sur la sortie de l'inénarrable Geneviève de Fontenay et son gairiage débile, tellement condescendant (oui, gairiage et non guériage, Julie-que-je-ne-connais-pas, c'est bien d'ouvrir ses esgourdes quand on écoute quelqu'un qu'on prétend citer).

J'ai donc bien noté que réac, on n'y revient pas. Difficile d'ailleurs de ne pas se prétendre conservateur quand on est représenté par une Ludovine de La Malb... pardon, de La Rochère, grande bourgeoise, ultra-catho, soumise au dogme, ouvertement et très activement adhérente d'un lobby anti-IVG, j'ai nommé la fondation Lejeune.

Je suis d'accord avec toi, Julie-que-je-ne-connais-pas, chacun a le droit de penser ce qu'il veut. Chacun a même le droit de s'exprimer, je ne vais pas dire le contraire, moi qui suis, aujourd'hui comme hier, encore et toujours Charlie.

Mais, et je suis désolée de te le dire, je n'ai pas d'autre qualificatif que celui de crétin quand on me jette dans les oreilles son fantasme terrifié de théorie du genre enseignée à l'école, alors qu'il ne s'agit que  de gommer les stéréotypes liés au fait d'être un garçon ou une fille. Gommer les stéréotypes, je trouve ça vachement bien. Apprendre aux enfants que les hommes sont tout aussi aptes à la cuisine et à la vaisselle qu'au trio ménage/lessive/repassage, et que les femmes ont un cerveau qui ne les limite pas aux séances de shopping et aux réunions Tupperware, c'est drôlement utile, et le fait que ça fiche la trouille aux familles du XVIème arrondissement en dit long sur leur vision de la femme dans la société.

Je n'ai pas d'autre qualificatif  pour celui qui prétend défiler au nom de tous alors même qu'il défend un cercle étroit, snob et borné, motivé par le rejet obtus de l'autre, le différent.

Je n'ai pas d'autre qualificatif pour celui qui qualifie l'homosexualité comme hors norme (et quelle norme?), et pourquoi pas anormale, genre maladie honteuse, et hop, retour au siècle dernier!

Pas d'autre qualificatif pour celui qui réduit un être humain à sa sexualité.

Pas d'autre qualificatif pour celui qui pratique l'homophobie ordinaire.

Et je ne parle pas de celui qui assimile homosexualité et pédophilie, c'est bientôt l'heure de l'apéro avec mon Paladin,  je ne veux pas me gâcher l'humeur et me couper l'appétit.

Peut-être ai-je manqué de vocabulaire, à bien y penser; c'est vrai, "je pouvais dire... bien des choses en somme!". Idiot, bête, sot, imbécile, stupide, abruti, âne, ignorant, demeuré,buse, con... Et bien d'autres encore... 

Julie, je doute que tu viennes jusqu'ici pour me lire, mais qu'importe, à toi qui t'adresses à moi sans me connaître, je te réponds, et je te le dis, je préfère de loin "l'indiscrétion" d'une Gay Pride à celle d'une fondation qui se permet de dicter aux jeunes filles ce qu'elles doivent faire de leur corps. (n'hésitez pas à cliquer)

 

Illustration: May

Illustration: May

Tu vois Julie, c'est tout simple: les gens peuvent évidemment penser ce qu'ils veulent, et je peux bien dire ce que j'en pense.

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À propos
La Baladine

Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous... "Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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J
Et toc, ça m'apprendra à répondre à des commentaires sur des blogs dont je ne connais pas l'auteur.<br /> Je n'avais pas lu votre article. Hé oui, je suis parfois un peu trop, comment dire, je m'emporte un peu trop facilement. Mr le goût en sait quelque chose. <br /> Bon, je vais essayer de ne plus répondre aux commentaires chez les autres (si je le fais, que j'aille en enfer la prochaine fois)<br /> J'ai un mari qui a pratiqué depuis longtemps, l'art d'être tout à la fois homme et femme. Il a assisté à la naissance de son 1er enfant, au grand dam d'un voisin qui nous avait emmenés à l'hôpital "comment, comment, vous ne revenez pas avec moi, vous allez assister à l'accouchement, mais, c'est dégueulasse ? Après ça, vous serez dégoûté à jamais des femmes.<br /> Il a tellement été dégoûté qu'il m'a fait un enfant peu de mois après la naissance du 1er. Il sait repasser (encore hier soir et vachement bien), coudre, encore hier, il m'a réparé un manteau, non pas mettre la machine à laver en route (bizarrement, là, il fait preuve de mauvaise volonté). Et pourtant, c'est un vrai homme (bon, d'accord, sans les muscles), il n'a jamais eu de complexe de faire le boulot des femmes. Bon, je m'égare, je m'égare.<br /> Sinon, nous avions dans notre commerce des voisins homos charmants de chez charmants. Ils vivaient leur vie, nous vivions la nôtre. Nous nous rendions des services. M'en fous de la vie des gens, du moment qu'on me fiche la paix. Mais, qu'est-ce que ça me gonfle qu'on s'en prenne aux cathos qui défilent ! Bon, d'accord, y'a des cas parmi les manifestants, des gens, pour sûr, que je ne fréquenterais jamais (quoique, j'aime les gens un peu dingos), comme la Barjeot, comme mam Fontenay.<br /> Il me semble que je suis tolérante, mais, je hais la façon dont on traite actuellement les familles cathos. Non pas que je le sois tant que ça. Je suis baptisée, ai fait ma communion, mais ne pratique plus. Je hais cette stigmatisation anti-cato...Je ne vois pas pourquoi les gens ne seraient pas contre le mariage pour tous. Bon, moi, si cette loi était passée discrètement, sans faire de vague, m'en serai moquée comme de l'an 40. Mais, va-y que je te gonfle ça, va y que je défèque sur les gens qui sont contre. Pour sûr, Hollande a réussi son coup avec ça. Ca va être le number one de son quinquennat, la cerise sur le sommet de sa non gloire. Pour quelqu'un qui est contre le mariage tout court, il a fait fort. Il aurait pu en profiter pour se marier aussi. Me demande parfois s'il ne serait pas aussi un peu homo sur les bords, disons bi, avec son ancien harem, mais n'ose pas l'avouer. Me demande s'il n'aurait pas envie de manger à tous les râteliers (des sans-dents, ha, ha !). La Julie ne serait en somme qu'une couverture (ha, ha, dans le lit la couverture)<br /> C'est vrai, retenir le mot "crétin" dans ma réponse, ça n'en valait pas la peine. Vous savez, je ne suis guère instructionnée, j'ai saisi le mot "crétin " au vol. J'aurais pu prendre "réac", ça aurait été plus approprié.<br /> C'est mon grand défaut de mettre les pieds dans le plat, sans y avoir été invitée. Malheur, je viens de le faire sur un autre blog, il y a encore peu. Faut que j'aille voir si on m'a répondu. Mais, chez qui ça peut bien être ?<br /> Pardonnez moi, promis, je recommencerai plus.<br /> re-ps : faut pas m'en vouloir, suis un peu idiote, bêbête, stupide, inculte, pas douée pour parler "le politiquement correct", on m'a pas appris..dommage....J'ai le grand tort de vouloir me mettre sur le même pied d'égalité que les VRAIS intellos, ceux qui écrivent vachement bien, qui se prennent pour des écrivains ( le sont, parfois ). Suis qu'une pauvre paysanne, moi, qu'a pas été à l'école longtemps. <br /> Promis, je vais essayer de me corriger (snif, ça, ça va être le plus dur).<br /> - Oui, chéri, j'arrive, qu'est-ce que tu as préparé de bon à manger ? Jambon blanc-riz, beurk, tu n'aurais pas pu faire quelque chose de plus réjouissant ? Après, tu penseras à mettre le lave-vaisselle en route, et puis, n'oublie pas le bouton qui manque à mon manteau. Ah oui, tu penseras aussi à ramasser les feuilles, à traire la vache (je débloque, je me prends pour ma mère, nous n'avons ni vache, ni cochon, ni chien, ni chats, sauf les nombreux chats des voisins dont mon mari ramasse chaque jour les m.....?<br /> Re-re-ps : au fait, la théorie du genre, c'est quoi, késako. Bien malin est celui qui peut en donner l'explication exacte.<br /> Excusez la longueur. Mais, quand je commence, je ne sais pas m'arrêter.
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L
Merci d'être passée. <br /> La "théorie du genre" (qui n'existe pas en tant que telle en réalité) vient de la thèse sociologique qui explique la construction de l'identité sexuelle à partir de facteurs non biologiques. <br /> Pour simplifier, voir Simone de Beauvoir et son "on ne naît pas femme, on le devient", non pour nier les caractéristiques biologiques féminines, mais pour affirmer qu'elles ne suffisent pas à expliquer les inégalités de traitement dont les femmes font l'objet.<br /> Les études sociologiques sur ce sujet datent d'il y a plus de 60 ans, et soulignent qu'aucune caractéristique hormonale, aucune distribution des chromosomes ne destine les femmes aux tâches domestiques et les hommes à la gestion de la sphère publique. C'est plutôt sensé.<br /> Si j'en crois ce qui je lis dans votre réponse, c'est la façon dont votre couple fonctionne, chacun remplit les tâches qu'il pense devoir remplir indifféremment de son sexe et des valeurs qui lui sont traditionnellement ou culturellement attribuées.<br /> Mais des crétins (et je pèse mes mots) ont commencé à répandre la rumeur selon laquelle l'école enseignerait la « théorie du genre ». Des gens qui n’avaient jamais entendu ces mots de leur vie en ont conclu que l’on voulait transformer leur garçon en fille et leur fille en garçon, affirmant qu'on enseignait la masturbation et l'homosexualité en classe de maternelle. On se souvient qu'en 2014, des parents affolés voulaient retiré leurs enfants de l’école...<br /> On mesure le niveau. <br /> Pour le reste, s'il y a parmi eux une majorité de cathos, je n'y peux rien, et je trouve extrêmement choquant leur prosélytisme et les moyens qu'ils y mettent (commandos anti IVG, sites de désinformation etc). <br /> J'abhorre les extrêmistes, de quelque bord qu'ils soient.<br /> Si vous vous êtes sentie concernée par la qualification de "crétin réac", c'est votre problème, pas le mien. Justement parce que je ne pratique pas le politiquement correct, je dis ce que je pense comme je le pense, et je pense tout ce que je dis. "Je ne puis rien nommer si ce n'est par son nom, j'appelle un chat un chat" et un conservateur homophobe un crétin réac. <br /> <br /> Tout ceci étant dit, je n'ai aucune raison de vous en vouloir, mais j'aime que les choses soient claires, et quand on m'apostrophe, je réponds. <br /> C'est tout.<br /> <br /> . <br /> M
M
Bien vu, bien dit, ça défoule et c'est un vrai appel à la tolérance, alors, j'approuve totalement!
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L
Merci de m'avoir si bien comprise !
C
Ah ...la langue de bois a de beaux jours devant elle, hélas.<br /> Je ne vois pas pourquoi on n'utiliserait pas le mot crétin pour désigner des crétins.<br /> Cette manie de vouloir toujours édulcorer le langage, au titre d'une soi-disant tolérance...<br /> Mais est-ce qu'on s'est demandé, une fois, une seule, si c'était tolérant de traiter les homosexuels (créatures de Dieu un jour où il était bourré, sûrement) de pervertis et d'erreurs de la nature ? <br /> bref, merci, baladine. Mon prochain billet abordera sans doute le sujet, par un autre biais, mais on se rejoint. <br /> Moi ça m'emmerde de respirer le même air que certains bas de plafond, mais je suis "tolérante"...Un peu trop parfois.<br /> Bises<br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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L
J'ai un bon fond, je suis ce qu'on appelle une gentille. J'aime aimer, je déteste détester et je déteste le faire savoir. Mais sur ce dernier point, j'ai fait des progrès. Je suis capable de tempêtes intérieures qui peuvent atteindre force 10. Aujourd'hui, je les laisse sortir avant qu'elles ne me dévastent...<br /> Merci de t'être posée un instant chez moi.<br /> Bises
L
Tu as lu les trois premières années de mon blog ?<br /> Et tu trouves ça bien ?<br /> Merci beaucoup.<br /> Ça t'a pris combien de temps ?<br /> Ah, une question :<br /> Il est rare que je revienne sur ce que j'ai écrit mais je le fais parfois et je trouve que je tartine de moins en moins bien.<br /> J'ai l'impression que la décrépitude me rattrape...<br /> J'aimerais un avis objectif, histoire de savoir s'il est temps d'arrêter.
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L
Je commence par une réponse de normande (on ne se refait pas), ça prend le temps qu'il faut. Je compte bien continuer!<br /> Pour la question qui te turlupines, quand je lis la "tartine" de ce jour, je suis formelle: la décrépitude est encore drôlement loin! Tu étais plus directement branché politique, par contre, dans ces années-là! <br /> Peut-être n'est-il pas nécessaire d'écrire quasi quotidiennement... Mais non, et c'est sincère, n'arrête pas!<br /> Enfin moi, te lire me fait parfois rire, parfois réfléchir, parfois les deux en même temps. J'aime ça!
L
Tu expérimentes l'efficacité du dicton "pisser dans un violon" ?<br /> J'adore les foulards Hermès (les eaux de toilette aussi mais "Equipage" a changé, hélas) mais, comme la lumière de mes jours, je suis effrayé par celles qu'on voit dans les manifs.<br /> Et l'incohérence d'une femme qui défend le modèle "femme à la cuisine ou dans la chambre" quand quelqu'un d'autre se charge de ces tâches ne les frappe pas outre mesure.<br /> Si elle réalisaient seulement que bien souvent quelqu'un fait la cuisine à leur place.<br /> Et parfois couche avec leur mari à leur place...
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L
Leur monde bâti sur le paraître s'effondrerait, je suppose.<br /> "Pisser dans un violon", oui, je sais, mais je n'allais pas répondre sur un blog qui n'est pas le mien, quand même. Et je n'ai pas osé mettre le lien...<br /> Sinon, je viens de terminer l'année 2009, finalement, j'ai commencé par le début. Je ne regrette pas!
H
Faut lire Poitiers.
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L
:-)
H
De toute façon la société change et c'est bien, les pères cuisinent, mon fils et mon mari sont aux fourneaux, c'est ma belle fille qui gagne pratiquement tout l'argent du ménage et les gays sont mes amis.<br /> Il ne faut pas confondre Paris et la province, j'avais un copain pédé, qui vivait à Paris mais natif de Potiers, son père est mort sans connaitre la sexualité de son fils, j'ai un autre ami, dont le père est un notable de province, il sait pour son fils mais son fils ne vient jamais le voir avec son compagnon, faut pas faire jaser.<br /> Je suis tombée une fois dans une manif contre l'avortement, une belle brochette, des foulards hermès et le reste, c'est la seule fois où j'ai eu peur dans une manif.
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L
Ici dans ma campagne de bord de mer, pas de souci. Je crois sincèrement que bienveillance et bêtise absolue sont assez équitablement réparties sur le territoire...
J
tout est résumé ici<br /> https://www.youtube.com/watch?v=CRMX8EdL7q8
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L
Ouiii! Je l'avais entendu en direct! Même s'il a le génie de la caricature, c'est quand même affligeant d'entendre proférer de telles énormités.