Histoires de vie, et de vies...
19 Octobre 2016
Je connais une jeune femme qui se prénomme Julie. Elle est vive, belle, ardente, cheveu de jais et sourire éblouissant. Et cordiale. Et bienveillante.
Bon, ce n'est pas à elle que je m'adresse aujourd'hui, mais à Julie-que-je-ne-connais-pas, qui m'a apostrophée l'autre jour sur un blog que j'aime beaucoup et que nous lisons communément, dont l'auteur me fait l'honneur et le plaisir de visiter le mien. Il y était question de bague, d'alliance même, et de couple de même sexe, c'était au lendemain du retour de la peu reluisante Manif pour tous, c'était un billet fin, joli, tendre. J'ai aimé, souri, je l'ai dit.
Et donc, là, Julie-que-je-ne-connais-pas m'a donné une leçon de tolérance et de libre pensée, au prétexte que j'avais qualifié les manifestants de la veille de crétins réacs. A dire vrai, réacs n'a pas eu l'air de la choquer outre mesure, mais je me suis fait dire: "Crétin, crétin, les gens ont le droit de penser ce qu'ils veulent". S'ensuivait un petit laïus sur la sortie de l'inénarrable Geneviève de Fontenay et son gairiage débile, tellement condescendant (oui, gairiage et non guériage, Julie-que-je-ne-connais-pas, c'est bien d'ouvrir ses esgourdes quand on écoute quelqu'un qu'on prétend citer).
J'ai donc bien noté que réac, on n'y revient pas. Difficile d'ailleurs de ne pas se prétendre conservateur quand on est représenté par une Ludovine de La Malb... pardon, de La Rochère, grande bourgeoise, ultra-catho, soumise au dogme, ouvertement et très activement adhérente d'un lobby anti-IVG, j'ai nommé la fondation Lejeune.
Je suis d'accord avec toi, Julie-que-je-ne-connais-pas, chacun a le droit de penser ce qu'il veut. Chacun a même le droit de s'exprimer, je ne vais pas dire le contraire, moi qui suis, aujourd'hui comme hier, encore et toujours Charlie.
Mais, et je suis désolée de te le dire, je n'ai pas d'autre qualificatif que celui de crétin quand on me jette dans les oreilles son fantasme terrifié de théorie du genre enseignée à l'école, alors qu'il ne s'agit que de gommer les stéréotypes liés au fait d'être un garçon ou une fille. Gommer les stéréotypes, je trouve ça vachement bien. Apprendre aux enfants que les hommes sont tout aussi aptes à la cuisine et à la vaisselle qu'au trio ménage/lessive/repassage, et que les femmes ont un cerveau qui ne les limite pas aux séances de shopping et aux réunions Tupperware, c'est drôlement utile, et le fait que ça fiche la trouille aux familles du XVIème arrondissement en dit long sur leur vision de la femme dans la société.
Je n'ai pas d'autre qualificatif pour celui qui prétend défiler au nom de tous alors même qu'il défend un cercle étroit, snob et borné, motivé par le rejet obtus de l'autre, le différent.
Je n'ai pas d'autre qualificatif pour celui qui qualifie l'homosexualité comme hors norme (et quelle norme?), et pourquoi pas anormale, genre maladie honteuse, et hop, retour au siècle dernier!
Pas d'autre qualificatif pour celui qui réduit un être humain à sa sexualité.
Pas d'autre qualificatif pour celui qui pratique l'homophobie ordinaire.
Et je ne parle pas de celui qui assimile homosexualité et pédophilie, c'est bientôt l'heure de l'apéro avec mon Paladin, je ne veux pas me gâcher l'humeur et me couper l'appétit.
Peut-être ai-je manqué de vocabulaire, à bien y penser; c'est vrai, "je pouvais dire... bien des choses en somme!". Idiot, bête, sot, imbécile, stupide, abruti, âne, ignorant, demeuré,buse, con... Et bien d'autres encore...
Julie, je doute que tu viennes jusqu'ici pour me lire, mais qu'importe, à toi qui t'adresses à moi sans me connaître, je te réponds, et je te le dis, je préfère de loin "l'indiscrétion" d'une Gay Pride à celle d'une fondation qui se permet de dicter aux jeunes filles ce qu'elles doivent faire de leur corps. (n'hésitez pas à cliquer)
Tu vois Julie, c'est tout simple: les gens peuvent évidemment penser ce qu'ils veulent, et je peux bien dire ce que j'en pense.
Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous...
"Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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