Histoires de vie, et de vies...
25 Février 2017
"Le mensonge est essentiel à l'humanité" écrivait Proust.
Disons-le tout net, on ment tous, tous les jours, au moins un petit peu, la plupart du temps dans les limites du raisonnable.
Il y a ainsi donc le menteur occasionnel, pratiquant le petit mensonge destiné le plus souvent à huiler les rouages du savoir-vivre. Pour excuser un retard (ça roule mal, le métro, tout ça), pour ne pas faire de peine (mais oui elle te va très bien cette nouvelle coupe, mais non tu n'es pas moche, pas con, pas gros...), obtenir un avantage ou sauver les meubles, j'en passe ou je vous laisse trouver les raisons vous-mêmes.
Et puis il y a les autres. Les vrais. Les baratineurs. Les gros menteurs. Les Pinocchios.
"Je n'ai pas, je n'ai jamais eu de compte en Suisse, à aucun moment."
"Ma femme a accompli à temps complet un travail d'assistante parlementaire" et son corollaire "J'ai rémunéré deux de mes enfants qui étaient avocats".
Il faut avouer que dans la sphère politique, les Pinocchios ne manquent pas. Ils ne manquent pas non plus d'aplomb. Mais on peut au moins se consoler en se disant qu'on a la chance de ne pas les connaître personnellement.
Parce qu'un imposteur de haute volée dans son entourage, ça la fiche mal, mais au moins deux, c'est pire. C'est détestable. Etre abusé, manipulé, c'est détestable. Surtout quand c'est mal fait. Tant il est vrai qu'un gros menteur ne fait pas forcément un bon menteur (il faut pour cela être doté d'une intelligence très supérieure à la moyenne), et que voir et entendre quelqu'un s'empêtrer dans ses propres salades n'a rien de jouissif. De même, assister de près ou de loin aux colères tonitruantes d'un imposteur confronté à son mensonge est le genre d'expérience dont on peut très bien se passer.
Je ne sais pas ce qui amène certaines personnes à devenir des menteurs en série. Peut-être que tordre la réalité est pour eux la seule façon d'échapper à leurs failles, leurs désarrois, leurs incapacités. Peut-être éprouvent-ils ainsi un sentiment de puissance. Peut-être en souffrent-ils. Je ne sais pas.
Mais je sais qu'ils sont à éviter. A tout prix. Là où il y a tentative de manipulation, abus de confiance, il ne peut y avoir d'avenir, pour la bonne raison qu'être manipulé, c'est perdre une part essentielle de sa liberté, celle de choisir. On ne peut choisir qu'en connaissance de cause.
Le Pinocchio ment à tout le monde, sans distinction. Il ne pense qu'à lui, il ne voit que lui. Il ne vous aime pas. Il est probable qu'il ne s'aime pas trop lui-même, sinon, pourquoi avancer masqué?
Le mensonge, au fond, comme la confiance, c'est une question de respect réciproque, et de respect de soi.
Humour et légèreté
Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous...
"Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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