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Histoires de vie, et de vies...

Jours d'octobre

Jours d'octobre

Le soleil fait de la résistance, et les premiers jours d'octobre ne s'emmaillotent pas de brume, sauf aux toutes petites heures du jour. Mais au fil de la matinée, le ciel n'en finit pas de s'entrouvrir sur une lumière sublime, frémissante et dorée. 

Octobre en Normandie, d'ordinaire, c'est un mois mouillé d'embruns, un ciel gorgé de pluies froides, des coups de vent sur une mer couleur de feuille, couleur de labour.

Cette année, octobre n'est pas ordinaire. Et ce matin, la mer était de verre, immobile, miroir d'eau reflétant un ciel délicat et pur. Les senteurs montantes étaient celles d'une verdure étalée et mouillée, pas encore celles de la saison rousse, saison des compotes, des fruits en bois, des tartes aux pommes et des mûres qui font les lèvres noires et bleues.

Il fait beau, il fait paisible, et face à la mer le regard est libre sur l'horizon...

Pourtant, à quelques quatre heures d'avion d'ici, l'horizon est de ruines, de cendres et de sang. On a parfois honte d'être heureux quand tant d'autres sont dans la souffrance et l'horreur. On a honte du silence de nos politiques, agités de querelles médiocres, remuant leur passé et s'inquiétant de leur avenir, pendant que des enfants meurent éventrés sous les bombes.

Ce soir d'octobre, en Normandie, le soleil va se coucher sur la mer, ce sera splendidement mélancolique, comme le sont tous les couchers de soleil.

A Alep, ce soir d'octobre, l'innocence humaine va être pulvérisée, comme tous les autres soirs. 

 

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À propos
La Baladine

Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous... "Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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L
Dis moi, quand écris tu ?
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L
Aïe! Ça se voit que je lambine! Mes mots sont un peu à la traîne, ces jours-ci... Je les cherche, je les pèse, je voudrais qu'ils restent légers...
M
Quand la poésie ne suffit pas à masquer la laideur du monde! Un texte tout en contraste, très beau et déchirant.
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L
Merci...
L
Ouaip ! Je suis désolé mais il y a des matins, comme ça, où j'ai honte de nous tous...<br /> <br /> je me suis trompé en laissant ce commentaire sur la note précédente.<br /> Non seulement j'ai honte mais en plus je ne sais pas me servir d'un clavier.
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L
Ha ha! Il y a des matins comme ça, ou une étourderie suffit à redonner le sourire! ;)
L
C'est ça l'efficacité économique...<br /> On s'est rendu compte qu'il était bien moins cher de donner des leçons d'humanité à l'ONU et sur les ondes de la radio ou de la TV qu'ouvrir sa porte.<br /> C'est tout juste si on n'entend pas nos élites les plaindre et clore leur discours d'un Mon dieu ! Pourvu que ce ne soit que des pauvres !".<br /> Nous sommes beaucoup à être scandalisés par l'égoïste de nos gouvernants (et de de nos gouvernés...)<br /> Nous sommes un demi milliard, 800 millions en comptant les USA et le Canada, riches, du moins en moyenne même si nous ne le sommes pas tous.<br /> Et nous hésitons à augmenter notre population de 0.2 %.<br /> Des fois que nos impôts et nos allocs servent à d'autres que nous.<br /> Depuis longtemps on sent venir cette dérive.<br /> Dans les années soixante on se battait pour la défense de la liberté. (salement mises à mal en Amérique latine, en Chine et en URSS)<br /> Puis on s'est battu pour la défenses des libertés individuelles.<br /> (salement entravées par l'espionnage, la manie du renseignement, la théorie de "l'ennemi intérieur")<br /> Puis la défense de l'individu face à la société.<br /> Quand on est arrivé à l'ère de l'individualisme forcené, on est passé carrément au "crève connard ! ".<br /> Alors on a inventé la "poilitical correctness", cette merveille d'hypocrisie, le genre "je chauffe un peu la lame du couteau pour que le coup de poignard soit moins douloureux"...<br /> Grâce aux progrès impressionnants de l'hypocrisie, nous en sommes à pleurer sur les dégâts de notre action et de nos lâchetés.
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L
Oui... :( Voici un papier bien parlant à propos de toute cette hypocrisie http://www.monde-diplomatique.fr/1978/10/DEBRAY/34906
L
Et pourtant, les Russes "blancs", les arméniens, les républicains espagnols, les juifs d'Europe centrale, pour ne parler que d'une histoire récente... Notre pays a-t-il perdu son âme? "Tout homme a deux patries, la sienne et la France", disait Thomas Jefferson...
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H
La honte est présente, on ne peut pas dire que la France soit toujours une terre d'accueil, enfin toujours ailleurs que devant sa porte.
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L
Merci infiniment d'être passée...
J
Ce n'est pas de la honte pour ma part, c'est de la colère devant notre impuissance. Ce pays subit la folie des hommes, les luttes entre les etats et nous n'y pouvons pascgrand chose
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L
Je vous suis. Rage impuissante devant devant l'inaction de ceux qui nous gouvernent, tous pays(occidentaux principalement) confondus, et qui nous gâchent une part de notre joie de vivre...
L
Difficile de ne pas avoir un soupçon de larmes. Nous ne pourrions qu'accueillir un déraciné, un déchiré mais après tout pourquoi pas ?
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L
En effet, pourquoi pas...