Histoires de vie, et de vies...
4 Octobre 2016
Le soleil fait de la résistance, et les premiers jours d'octobre ne s'emmaillotent pas de brume, sauf aux toutes petites heures du jour. Mais au fil de la matinée, le ciel n'en finit pas de s'entrouvrir sur une lumière sublime, frémissante et dorée.
Octobre en Normandie, d'ordinaire, c'est un mois mouillé d'embruns, un ciel gorgé de pluies froides, des coups de vent sur une mer couleur de feuille, couleur de labour.
Cette année, octobre n'est pas ordinaire. Et ce matin, la mer était de verre, immobile, miroir d'eau reflétant un ciel délicat et pur. Les senteurs montantes étaient celles d'une verdure étalée et mouillée, pas encore celles de la saison rousse, saison des compotes, des fruits en bois, des tartes aux pommes et des mûres qui font les lèvres noires et bleues.
Il fait beau, il fait paisible, et face à la mer le regard est libre sur l'horizon...
Pourtant, à quelques quatre heures d'avion d'ici, l'horizon est de ruines, de cendres et de sang. On a parfois honte d'être heureux quand tant d'autres sont dans la souffrance et l'horreur. On a honte du silence de nos politiques, agités de querelles médiocres, remuant leur passé et s'inquiétant de leur avenir, pendant que des enfants meurent éventrés sous les bombes.
Ce soir d'octobre, en Normandie, le soleil va se coucher sur la mer, ce sera splendidement mélancolique, comme le sont tous les couchers de soleil.
A Alep, ce soir d'octobre, l'innocence humaine va être pulvérisée, comme tous les autres soirs.
Athée, laïque, féministe assurée et romantique assumée, universaliste, républicaine, rieuse et mélancolique, résolument positive dans un monde dépressif, agitatrice de cervelle, gratteuse infatigable du vernis des humains pour voir ce qu'il y a dessous...
"Je ne fais effort ni pour qu'on m'aime ni pour qu'on me suive. J'écris pour que chacun fasse son compte." Jean Giono
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